Déterminé à adapter l’économie montréalaise aux défis environnementaux, le comité exécutif de la Ville de Montréal adoptera cette semaine sa feuille de route en économie circulaire et son plan d’approvisionnement responsable.
Avec l’adoption de ces deux outils, Montréal porte l’ambition de devenir, d’ici 2030, une métropole circulaire, reconnue pour son virage vers une économie durable et résiliente, tout en garantissant à la population l’accès à des biens et des services qui contribueront à la transition écologique de la métropole.
Feuille de route en économie circulaire
Actuellement, seulement 3 % des 57 millions de tonnes de ressources consommées annuellement sont réintroduites dans le système de production. Avec sa feuille de route en économie circulaire, l’administration vise à doubler ce ratio d’ici 2030 et à atteindre 17 % de circularité d’ici 2050.
Pour mesurer l’atteinte de ces objectifs ambitieux, Montréal est la deuxième Ville au monde à se doter d’un indice de circularité, permettant ainsi à la municipalité de suivre de façon éclairée et pragmatique ses progrès.
Prenant notamment assise sur une consultation publique tenue en 2023 et l’élaboration du premier Rapport sur l’écart de circularité de Montréal, réalisé avec l’organisme néerlandais Circle Economy, la Feuille de route montréalaise en économie circulaire mise sur cinq chaînes de valeurs sectorielles présentant un fort potentiel de circularité : le secteur bioalimentaire, la construction, rénovation et démolition, les textiles, les plastiques, ainsi que la mobilité et la logistique.
La mise en œuvre de la Feuille de route montréalaise en économie circulaire se concrétisera par le dévoilement, d’ici la fin de l’année, d’un premier plan d’action triennal, qui identifiera les gestes à poser et les ressources qui seront allouées aux actions. Conjointement à l’administration municipale, l’ensemble de l’écosystème d’affaires montréalais sera appelé à y contribuer.
« L’économie circulaire représente un moyen incontournable de contribuer à protéger la biodiversité et d’atteindre nos objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en stimulant l’économie locale. Montréal se positionne déjà à l’avant-garde des villes les plus actives en la matière et cette feuille de route nous permettra de maximiser les leviers à notre disposition pour favoriser la transformation des modèles d’affaires. Notre administration pose un geste ambitieux et concret pour offrir à Montréal, à ses gens d’affaires et à toute sa population une transformation de l’économie à la fois prospère et respectueuse de l’environnement, qui contribuera à stimuler la création d’entreprises et d’emplois locaux nécessaires à l’avenir durable de la métropole», a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
« Nous sommes fiers de constater que l’élan vers une économie circulaire est désormais une réalité palpable au Québec. En tant que leader et expert dans ce domaine, RECYC-QUÉBEC est au premier rang pour accompagner tous les acteurs qui désirent faire partie de cette transformation essentielle. Nous nous réjouissons de voir de plus en plus d’institutions clés intégrer ce modèle durable dans leur développement. L’initiative de la Ville de Montréal contribuera à faire de l’économie circulaire, non seulement un levier d’opportunités économiques, mais aussi un pilier de la préservation de notre environnement pour les générations futures », a ajouté Emmanuelle Géhin, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC.
« En tant qu’acteur académique de la transition du Canada vers l’économie circulaire depuis les dix dernières années, j’ai pu assister à l’appropriation progressive de ce modèle de production-consommation par la Ville de Montréal. Après un départ lent en 2015 et les quelques années qui ont suivi, Montréal démontre désormais qu’elle est devenue la cheffe de file des métropoles canadiennes. Le CERIEC continuera d’être à ses côtés pour concrétiser la mise en œuvre de son ambitieuse feuille de route », a expliqué Daniel Normandin, directeur CERIEC – Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire de l’École de technologie supérieure.
Plan d’approvisionnement responsable
En lançant officiellement ce plan, la Ville franchit un important jalon dans sa démarche visant à repenser l’approvisionnement dans le respect de la Loi sur les cités et villes. En matière d’acquisition, les considérations sociales et environnementales, de même que les retombées sur l’économie locale, doivent maintenant être intégrées aux critères d’achat et de sélection des fournisseurs.
À cet effet, pour concevoir des outils d’aide à la décision d’achat et d’octroi responsables, le Service de l’approvisionnement mise sur deux pôles complémentaires: le pôle biens et services, qui favorise l’achat local et l’achat responsable ; et le pôle fournisseurs, qui favorise les fournisseurs responsables, les fournisseurs issus de la diversité et les entreprises d’économie sociales.
Les changements d’envergure que contient ce tout premier plan d’action de la métropole vers un approvisionnement plus responsable seront réalisés de manière évolutive jusqu’en 2030. Plusieurs pratiques d’approvisionnement responsable à la Ville sont déjà identifiés et ont commencé à porter fruit, comme :
1. Favoriser le réemploi, la réparation et la valorisation des matières en permettant le partage des biens acquis entre les unités d’affaires de la Ville. Cette approche permet à la Ville de réduire à la source sa consommation, de diminuer l’extraction de ressources vierges et de générer des économies.
2. Favoriser l’achat local, les circuits courts et les solutions de mobilité durable pour la livraison des biens et services. Entre 2020 et 2022, 67 % des achats de la Ville ont permis de soutenir des emplois sur le territoire de Montréal et de diminuer l’impact écologique de la livraison des biens et services grâce à des partenaires et des initiatives de livraison durable, comme le Projet Colibri.
3. Favoriser les achats auprès des fournisseurs issus de la diversité. Grâce à l’octroi de contrats publics, la Ville contribue concrètement à l’intégration économique de divers acteurs. En 2023, plus de 950 fournisseurs de la Ville affirment appartenir à un groupe issu de la diversité.
4. Favoriser les achats auprès de fournisseurs engagés dans une démarche de développement durable. En 2023, des achats totalisant 780 M$ ont été réalisés auprès d’organisations ayant une politique ou un plan de développement durable.
Dans le cadre du plan, le service d’approvisionnement s’est doté d’un tableau de bord et d’indicateurs pour mesurer ses efforts en approvisionnement responsable. Le tableau de bord révèle qu’entre 2022 et 2023, les achats auprès d’entreprises d’économie sociale ont cru de 66 % pour s’établir à 62 M$. Également, depuis 2020, le nombre d’entreprises d’économie sociale avec qui la Ville fait affaire a connu une progression annuelle constante, pour atteindre 308 en octobre 2023. Par ailleurs, plus de 10 réseaux de fournisseurs en achats responsables ont déjà été contactés afin de solliciter leurs membres à joindre les rangs des fournisseurs potentiels de la Ville de Montréal. La part de fournisseurs en achats responsables est passée de 7 %, en 2020, à 30 %, en 2023.
Le plan d’approvisionnement responsable assurera l’évolution de pratiques d’approvisionnement responsable au sein de la Ville de Montréal. Il vise également à formuler des recommandations qui pourront aider l’ensemble des services de la Ville et des arrondissements à atteindre des résultats probants.
« Cette démarche vise à stimuler le développement de l’économie locale, circulaire et sociale et à optimiser les achats municipaux auprès des secteurs innovants montréalais par la mise en place de stratégies d’approvisionnement et d’initiatives qui permettent de favoriser des solutions innovatrices et durables, selon le meilleur rapport qualité-prix, et ce, dans le respect des pouvoirs et obligations de la Ville. La réalisation du plan représente une occasion pour la Ville de mobiliser les équipes internes et le marché en faveur des pratiques d’approvisionnement responsable innovantes dans le cadre des achats municipaux, au bénéfice du développement économique du territoire », a déclaré Magda Popeanu, responsable de la performance organisationnelle, de la participation citoyenne et de la démocratie au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal.
Pour consulter la Feuille de route montréalaise en économie circulaire 2024-2030, cliquez ici.
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