Succès pour la campagne 2023 de sensibilisation, la Ville de Montréal, le SPVM et la STM lancent la campagne 2024 Le harcèlement de rue, c’est non. Témoins, agissons.

Courtoisie de la Ville de Montréal

La campagne intitulée « Le harcèlement de rue, c’est non. Témoins, agissons. », lancée en juin 2023, a atteint son objectif en rejoignant la population de manière importante. On compte environ 8 millions de visionnement de la campagne sur toutes les plateformes web confondues. Ce résultat démontre que la campagne a suscité la curiosité et l’intérêt de la population à vouloir en savoir plus sur le phénomène et les gestes à poser si on est témoin de harcèlement de rue.

Forte de ce succès, la Ville de Montréal, en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la Société de transport de Montréal (STM), annonce la poursuite, cet automne, de la campagne de sensibilisation auprès de la population afin de contrer le harcèlement de rue. La campagne vise à reconnaître l’existence du harcèlement de rue et à le dénoncer, à conscientiser la population montréalaise sur son rôle comme témoin actif, ainsi qu’à outiller les témoins de cas d’harcèlement de rue afin qu’ils puissent intervenir en toute sécurité.

Cette deuxième étape de la campagne prévoit la diffusion de cinq nouvelles capsules vidéo destinées aux personnes qui seraient témoins de harcèlement de rue. Les vidéos expliquent cinq gestes simples à poser lorsqu’on est témoin de harcèlement de rue afin d’aider, de façon sécuritaire, la personne victime de harcèlement. Les capsules vidéo pourront être visionnées en ligne à compter du 3 septembre et jusqu’à la fin du mois d’octobre sur le site YouTube de la Ville de Montréal (https://www.youtube.com/@MTLVille), sur le site web de Radio-Canada Tout.TV (https://ici.tou.tv/) et sur le site de Noovo (https://www.noovo.ca/). À la diffusion de ces capsules vidéo s’ajoutent des messages publicitaires qui seront diffusés dans certaines stations de radio de la région de Montréal, ainsi qu’aux bannières qui seront publiées sur certains sites web de médias montréalais.

Les cinq gestes à poser, présentés dans les capsules vidéo

Pour les témoins, voici une brève description des cinq gestes à poser :

  • Créer une distraction : Utilisez la distraction pour désamorcer la situation et éviter qu’elle ne dégénère. Cela pourrait permettre à la personne victime de s’éloigner. Par exemple, vous pouvez demander l’heure à la personne victime, ou faire semblant de la connaître.
  • S’allier à une autre personne : Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour passer à l’action, demandez à une personne près de vous de vous aider. Vous pouvez suggérer à la personne à côté de vous de changer de place avec la personne victime, ou demander à un passant de vous aider.
  • Faire appel au personnel : Besoin d’un coup de pouce supplémentaire ? Demandez l’aide du personnel sur place, d’un responsable de la sécurité ou de la police. En transport collectif, utilisez l’interphone dans le train ou le téléphone rouge dans la niche d’assistance sur le quai : https://www.stm.info/fr/infos/reglements/voyager-en-securite/metro.
  • Documenter la situation : Pendant l’événement, prenez en note les informations qui pourraient être utiles pour la victime. Elle pourra utiliser ces preuves si elle décide de porter plainte. Si vous prenez des photos ou filmez l’incident, offrez toujours ces preuves à la personne victime et ne les diffusez jamais sur vos réseaux sociaux sans son consentement.
  • Soutenir la personne victime : Parfois, l’incident se déroule tellement vite que vous avez peu de temps pour réagir. Vous pouvez également jouer un rôle important après l’incident. Rester auprès de la personne victime pour la rassurer ou lui offrir de l’aide peut avoir un impact sur la façon dont elle vit l’événement. On peut également vérifier avec elle si elle veut appeler un proche ou être accompagnée quelque part.  

Qu’est-ce que le harcèlement de rue ?

Selon le Rapport de recherche sur le harcèlement de rue à Montréal, le harcèlement de rue fait partie d’un ensemble de violences comprenant des formes dites « ordinaires » ou banalisées et d’autres comportements et propos criminalisés, qui peuvent être à connotations sexistes, racistes, cissexistes, hétérosexistes, classistes, âgistes et capacitistes. Il s’agit de tous propos, attitudes ou comportements intrusifs, insistants et non sollicités perpétrés par des inconnus dans des endroits publics, comme les parcs, les arrêts d’autobus, le métro, les bars ou les musées. (Rapport de recherche sur le harcèlement de rue à Montréal, UQAM/CÉAF. Courcy, Isabelle, Lavoie Mongrain, Catherine, Blais, Mélissa, 2022).

Pour plus d’information sur le sujet, pour identifier des situations d’harcèlement de rue et pour savoir comment agir efficacement en tant que témoin, la population est invitée à consulter le site web Le harcèlement de rue, c’est non. Témoins, agissons.

Cette initiative est également rendue possible grâce au soutien financier du ministère de la Sécurité publique et à la mobilisation des partenaires institutionnels et communautaires impliqués dans le projet.

« Le harcèlement de rue est un phénomène préoccupant et inacceptable. Il a un impact négatif sur notre qualité de vie et sur le bien-être collectif. En plus de fragiliser notre sentiment de sécurité, il limite le droit de circuler librement et en toute quiétude dans les lieux publics. Il est temps de renverser les normes sociales qui banalisent le harcèlement de rue dans les lieux publics. Forts du succès de la phase 1, nous poursuivons nos efforts avec nos partenaires en soulignant le rôle des témoins actifs. Le message est qu’il est important d’agir lorsqu’on est témoin d’un comportement inacceptable. On sait qu’une petite action auprès d’une personne victime de harcèlement de rue peut contribuer à faire cesser une situation. Je tiens aussi à souligner le travail essentiel du Conseil des Montréalaises, du Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal et de tous les organismes impliqués dans cette importante démarche. Tout le monde a un rôle à jouer, c’est une responsabilité collective. Il faut qu’on le dise haut et fort : à Montréal, le harcèlement de rue, c’est non », a déclaré Josefina Blanco, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de la diversité, de la condition féminine et de la jeunesse.

« Le harcèlement de rue se produit le plus souvent alors qu’il y a des gens autour de la personne victime. Selon une étude réalisée en 2021, 65 % de la population, soit 2 personnes sur 3, ont déclaré avoir été victime de harcèlement de rue à Montréal. Dans 53 % des cas, aucune aide n’a été offerte par les témoins. Il faut dénormaliser ces comportements. Chaque personne doit prendre sa responsabilité afin de créer des communautés respectueuses, solidaires et bienveillantes. Les personnes qui harcèlent doivent arrêter. Et lorsqu’on est témoin de comportements inacceptables, allions-nous aux autres et passons à l’action en nous inspirant des cinq gestes à poser présentés dans les capsules vidéo. Parce que les témoins jouent un rôle important, ces personnes participent aussi à créer des communautés sécuritaires et bienveillantes », a ajouté Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal.

 « Le harcèlement de rue ne doit pas être banalisé ou passé sous silence. Son impact sur les victimes ne doit pas être sous-estimé, même si certains gestes peuvent paraître anodins à première vue. N’hésitez pas à demander l’aide d’une policière ou d’un policier lorsque votre sentiment de sécurité est atteint, peu importe la situation. La lutte contre le harcèlement de rue demande des efforts conjoints et soutenus. C’est pourquoi le SPVM confirme son engagement dans cette campagne », a déclaré la commandante Anouk St-Onge du SPVM.

« Nous sommes heureux de pouvoir poursuivre nos efforts de sensibilisation pour contrer le harcèlement de rue, en compagnie de nos partenaires, d’autant plus que la première phase de la campagne a été grandement appréciée par notre clientèle. Il est essentiel pour nous que l’ensemble de notre clientèle se sente en sécurité dans nos réseaux et nous savons que le harcèlement de rue peut constituer un frein à l’utilisation du transport collectif pour certaines personnes. En outillant la population montréalaise face à ce phénomène, nous visons à ce que nos services soient accessibles et attractifs pour tout le monde en tout temps », a souligné Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM.

« Cette campagne envoie un message clair à la population : elle participe à démystifier et à sensibiliser la population au phénomène qu’est le harcèlement de rue et permet d’outiller les témoins en leur proposant des actions concrètes. Le Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal lutte depuis plus de dix ans pour que le harcèlement dans l’espace public soit dénoncé et que toutes et tous puissent circuler librement à Montréal. Nous espérons que cette campagne participe à créer un réseau de soutien et de solidarité pour les personnes ciblées, en plus de responsabiliser les personnes ayant des comportements harcelants, dans l’objectif que ces violences cessent », a expliqué Béatrice Mercier, organisatrice communautaire au Centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal.

« Les membres du Conseil des Montréalaises se réjouissent que la Ville de Montréal donne suite à leurs recherches sur la sécurité des femmes et réalise une campagne de sensibilisation contre le harcèlement de rue. Les travaux du Conseil des Montréalaises ont effectivement mis en évidence le sentiment d’insécurité des femmes à Montréal et l’ampleur du harcèlement sexuel dans l’espace public et les transports. Or, il est essentiel que toutes les Montréalaises puissent jouir du “ droit à la ville “ et qu’elles bénéficient ainsi d’espaces et de transports publics sécuritaires », a affirmé Nelly Dennene, présidente du Conseil des Montréalaises.