Le deuil périnatal est une épreuve bouleversante qui touche les familles confrontées à la perte d’un bébé avant ou peu après sa naissance. Qu’il s’agisse d’une fausse couche, d’une mortinaissance ou d’un décès néonatal, cette tragédie laisse un vide immense et provoque un chagrin profond. Comment aider quelqu’un à surmonter un deuil périnatal ?

Au Québec, comme ailleurs, le deuil périnatal reste un sujet délicat, mais il est essentiel d’en parler pour soutenir les parents qui vivent cette épreuve et pour sensibiliser le public à la réalité de cette perte souvent invisible.

Comprendre le deuil périnatal

Le deuil périnatal survient lorsque des parents perdent un bébé avant qu’il n’ait eu l’occasion de vivre une vie pleine. Cela peut inclure une fausse couche (avant 20 semaines de gestation), une mortinaissance (après 20 semaines de grossesse) ou un décès néonatal (survenu dans les premiers jours ou semaines suivant la naissance). Chaque deuil est unique, mais ces situations ont en commun la douleur intense et le choc émotionnel qu’elles provoquent.

Les parents se retrouvent souvent dans une spirale de tristesse, de culpabilité, et parfois même de colère. Le fait que la société ne reconnaisse pas toujours pleinement cette perte, ou qu’elle minimise l’importance de la vie perdue, rend le deuil périnatal particulièrement difficile à vivre.

Les étapes du deuil

Comme pour tout deuil, le deuil périnatal se compose de plusieurs étapes. Il n’existe pas de manière «correcte» de vivre cette expérience, mais il est courant de passer par les phases suivantes :

Le choc et le déni : Lors de l’annonce de la perte, il est souvent difficile de comprendre et d’accepter la situation. Les parents peuvent se sentir anesthésiés ou en état de choc.

La colère et la culpabilité : Après le choc, des sentiments de colère ou de culpabilité peuvent apparaître. Les parents se demandent souvent ce qu’ils ont pu faire de mal ou pourquoi cela leur est arrivé.

La tristesse profonde : Cette phase est marquée par une profonde tristesse, parfois accompagnée de dépression. Le vide laissé par la perte du bébé se fait sentir, et il peut être difficile de trouver du réconfort.

L’acceptation et la reconstruction : Avec le temps, bien que la douleur ne disparaisse jamais complètement, les parents peuvent commencer à reconstruire leur vie. L’acceptation de la perte ne signifie pas l’oubli, mais l’intégration de cette épreuve dans leur histoire personnelle.

Le soutien durant le deuil périnatal

Face à cette épreuve, il est crucial que les parents bénéficient d’un soutien adéquat. En plus du soutien de la famille et des amis, plusieurs ressources sont disponibles au Québec pour accompagner les familles en deuil périnatal. Des groupes de soutien, tels que Les Perséides ou Parents Orphelins, offrent un espace où les parents peuvent partager leur expérience, trouver du réconfort auprès d’autres qui vivent une douleur similaire et recevoir des conseils professionnels.

Les services de psychologues et de travailleurs sociaux spécialisés dans le deuil périnatal sont également essentiels pour aider les parents à naviguer à travers cette période difficile. Il est recommandé de ne pas hésiter à demander de l’aide, car le deuil périnatal peut avoir des répercussions sur la santé mentale à long terme.

Le deuil périnatal, un tabou à briser

Bien que des progrès aient été réalisés pour reconnaître l’importance du deuil périnatal, ce sujet reste parfois tabou. Il est encore courant que la douleur des parents soit minimisée ou ignorée, souvent par maladresse ou par manque de compréhension. Pourtant, il est crucial de reconnaître cette perte et de permettre aux familles de vivre leur deuil de manière authentique.

Au Québec, des initiatives comme la Journée de sensibilisation au deuil périnatal, célébrée chaque année le 15 octobre, visent à briser ce silence. Cette journée offre l’opportunité de rendre hommage aux bébés partis trop tôt et de sensibiliser le public à la réalité du deuil périnatal.

Honorer la mémoire du bébé

De nombreux parents trouvent du réconfort en honorant la mémoire de leur bébé d’une manière qui leur est personnelle. Certains choisissent de planter un arbre en mémoire de leur enfant, d’autres créent un album souvenir ou participent à des cérémonies commémoratives. Ces gestes, aussi simples soient-ils, permettent de reconnaître la place du bébé dans la famille et de transformer la douleur en un hommage durable.

Le deuil périnatal est une expérience profondément éprouvante, mais il est important de se rappeler que les parents ne sont pas seuls dans cette épreuve. Au Québec, de nombreuses ressources existent pour les accompagner et de plus en plus de voix s’élèvent pour briser le silence entourant cette forme de deuil. En parlant ouvertement du deuil périnatal, en offrant du soutien et en reconnaissant la douleur des familles, nous pouvons aider les parents à traverser cette épreuve avec dignité et compassion.