Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, s’est adressé à la communauté d’affaires laurentienne le 11 février dernier pour tenter de tirer les leçons de la crise sanitaire actuelle afin de mieux se préparer aux défis à venir de la crise environnementale.
Certes, « nous ne sommes pas encore sortis de la crise engendrée par la pandémie mais l’économie roule et les affaires marchent » a affirmé M. DeSousa.
Pourtant les défis se sont multipliés :
- absence temporaire d’employés victimes de la COVID,
- rareté de la main-d’œuvre,
- hausses de salaire demandées un peu partout,
- retards dans les chaînes d’approvisionnement,
- nouveaux modes de gestion engendrés par les mesures sanitaires et le télétravail,
- inflation.
Mais les entreprises laurentiennes ont su faire preuve de résilience et de capacités d’adaptation assez spectaculaires depuis presque deux ans. Certains ont même contribué directement à l’effort de guerre (Médicom, E2iP avec CAE, Adfast, MeddSup Medical, etc…).
Le maire en a profité pour se féliciter également du financement obtenu par la Chambre auprès de la FCCQ pour, avec l’aide de Quartier D, favoriser l’achat local et augmenter l’achalandage sur le boulevard Décarie en direction des commerces de proximité.
Dans tous les cas, cette crise sanitaire aura changé chacun de nous et le monde entier selon le maire de Saint-Laurent. Le télétravail ou le télé-enseignement s’installent progressivement et de manière durable par exemple.
Or, dans ce nouveau monde, la crise climatique mondiale demeure la priorité.
Les données sont de plus en plus connues et acceptées. Plus on avance dans le temps, plus le diagnostic est alarmant.
Paradoxalement, M. DeSousa a rappelé que la pandémie aura peut-être eu le mérite de nous préparer à être plus réceptifs aux valeurs du développement durable. Beaucoup de citoyens ont renoué avec la nature. Les valeurs environnementales ont de plus en plus la cote.
Le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal ont adopté des plans pour assurer une relance verte et inclusive.
Or, les pratiques durables permettent de réduire les coûts d’opérations et peuvent générer un nouveau revenu. Elles renforcent le contrôle de gestion en le rendant plus résilient et prévisible. L’écoresponsabilité est donc un investissement rentable pour toute entreprise et association.
Puis M. DeSousa de s’interroger : « Comment devient-on une ville, un commerce, une usine, un bureau ou une entreprise durable? »
« D’abord en décidant de le devenir », selon lui.
C’est ce que Saint-Laurent a fait depuis plusieurs années :
- 2004 : plan triennal de développement durable
- 2012 : système de gestion environnementale
- 2019 : Saint-Laurent devient la première entité municipale québécoise de plus de 100 000 habitants à franchir dès 2019 la dernière étape du programme Partenaire dans la protection du climat de la Fédération canadienne des municipalités.
- 2019 : politique de développement durable et Saint-Laurent se déclare dorénavant « territoire municipal durable ».
Bien sûr, une démarche de développement durable implique du temps et des investissements, a averti le maire de Saint-Laurent.
La solution, c’est d’adopter une stratégie des « petits pas » sans nuire à la rentabilité́ à court terme.
En premier lieu, il faut savoir aller chercher de l’aide, par exemple auprès de DESTL qui a changé de nom et s’appelle maintenant Expérience industrielle Saint-Laurent (EISL). L’organisme a aussi renforcé ses services-conseils en innovation, en virage numérique et en développement des affaires.
EISL s’est même doté d’une personne-ressource pour accompagner les entreprises dans leurs démarches en environnement.
Alan DeSousa a surtout insisté sur deux plans importants adoptés récemment par Saint-Laurent:
- le Plan stratégique 2022-2025 de l’arrondissement Saint-Laurent
- le Plan d’urgence climatique 2021-2030.
Puis, le maire a souligné que Saint-Laurent souhaite notamment susciter des collaborations et accompagner au mieux les entreprises.
Par exemple, les commissaires d’EISL peuvent jouer un rôle d’agents de réseau d’implantation de l’industrie 4.0. Et ce faisant, ils pourraient aussi favoriser l’économie circulaire. Car « pourvu qu’on les connaisse, les extrants d’une usine peuvent devenir la matière recherchée par une autre usine » a expliqué M. DeSousa.
Ce dernier a ajouté qu’EISL peut aussi aider pour les enjeux de main-d’œuvre puisqu’il existe un commissaire aux ressources humaines 100 % dédié aux entreprises manufacturières. Il a d’ailleurs appelé à mutualiser certains efforts de recrutement.
Autre espace d’échange et de collaboration : le Forum excellence industrielle dont la première édition s’est tenue en novembre dernier au Centre d’expertise industrielle (CEI) de Montréal sur le lean 4.0 à l’intention des dirigeants de PME manufacturières.
Le maire en a profité pour inviter les entreprises à profiter du CEI et de sa vitrine technologique qui se met actuellement en place notamment concernant le virage numérique.
Enfin, M. DeSousa a annoncé un projet majeur en aérospatiale : un centre d’expertise de calibre mondial.
En conclusion, le maire de Saint-Laurent a insisté sur l’opportunité de capitaliser sur les expériences de la pandémie pour entamer le développement durable de façon définitive.
Les mots clefs à retenir sont : collaboration, partage des meilleures pratiques, flexibilité, innovation, résilience.
Et le maire de Saint-Laurent de conclure : « Ensemble nous pouvons accomplir rapidement de grandes choses! »
Pour rappel, la tradition veut que le maire de Saint-Laurent s’adresse chaque année aux membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Laurent—Mont-Royal lors d’un déjeuner-causerie. La conférence n’avait pu se tenir à l’automne dernier compte-tenu des élections municipales. Elle a donc été reportée au 11 février 2022 sous la forme d’une vidéoconférence gratuite organisée par la Chambre.
La vidéoconférence sera prochainement disponible en ligne gratuitement sur la chaîne YouTube de la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Laurent.