L’arrondissement de Ville-Marie et ses collaborateurs, le MAI (Montréal, arts interculturels) et la Société de développement commercial (SDC) Village Montréal, présentent les œuvres uniques de quatre artistes à travers une exposition collective humaine et inspirante.
Jusqu’en avril 2022, il sera possible pour les visiteurs du parc Serge-Garant, situé face à la station du métro Beaudry, de contempler les œuvres de Elsy Zavarce, Marven Clerveau, Anna Binta Diallo et Cecilia Bracmort.
Dans le cadre de cette exposition, chaque artiste investit un des panneaux en acier du parc pour y présenter deux reproductions numériques sélectionnées par un comité composé de membres issus des organismes collaborateurs.
Initié par l’arrondissement de Ville-Marie et lancé dans le but de soutenir des artistes issu-e-s de la scène locale en soulignant la qualité de leurs pratiques respectives et en favorisant leur visibilité dans l’espace public, ce projet de renouvellement d’exposition collective au parc Serge-Garant est le fruit d’une collaboration réussie avec le MAI et la SDC du Village.
Coup d’œil sur les artistes exposants
Elsy Zavarce est artiste visuelle multidisciplinaire, chercheuse ainsi qu’étudiante en éducation artistique et en joaillerie. Née au Canada et ayant grandi au Venezuela, elle travaille à la compréhension de l’art contemporain et de ses approches pédagogiques. À travers sa pratique artistique, Zavarce explore les questions d’identités, de sensibilités urbaines et de diversités culturelles, et accorde une grande importance à l’expressivité, la couleur étant d’ailleurs un élément central de ses compositions picturales. Dans le cadre de cette exposition, elle présente deux œuvres créées à l’aide de collages numériques qui témoignent de la relation entre les formes et les lieux publics qui nous entourent.
En tant qu’artiste, Elsy Zavarce a exploré divers moyens d’expression. Elle a présenté des expositions au Venezuela, au Canada et aux États-Unis. Elle a pris part à d’innombrables expositions et projets individuels : notamment Curará (Galerie CEVAZ 2004) et Mémoire des objets – Musée d’art contemporain de Zulia (MACZUL, 2017). Elle a également participé à de nombreux salons d’art, parmi lesquels se distingue l’Art à l’ère des découvertes (MACZUL, 2015), en plus d’avoir reçu des reconnaissances académiques et des distinctions en tant qu’artiste, telles que la Mention Spéciale au Salon d’Art d’Aragua (2012) et le Premier Prix en travail tridimensionnel au Salon d’Art des Caraïbes (2000).
Artiste autodidacte, Marven Clerveau fait appel à l’acrylique, au pastel à l’huile et au collage pour créer des compositions expressives qui relatent son vécu. Ayant composé avec un trouble du langage et une scoliose toute sa vie, il travaille à valoriser la différence et à faire reconnaître sa place dans la société, notamment en illustrant des corps atypiques dans des milieux souvent dominés par des images de corps standardisés. Les œuvres présentées dans le cadre de cette exposition sont symboles de résistance : elles mettent en scène des individus issus de minorités visibles qui, par l’usage du masque, revendiquent un droit d’appartenance à leur corps et s’affairent à sortir de l’ombre. Depuis 2014, Marven Clerveau se consacre à son art et diffuse son œuvre à Montréal, d’abord avec l’Association de Montréal pour la déficience intellectuelle (AMDI) puis avec son adhésion à l’organisme Diversité Artistique Montréal (DAM). En 2019, il intègre Alliance, le programme de soutien au développement des artistes du MAI.
Sous l’influence de l’abstraction de Basquiat et des autoportraits de Kahlo, Marven Clerveau se découvre et aborde la souffrance du corps par le dessin et la couleur. Dans son œuvre, les corps souffrants et dits atypiques représentent la norme et non une différence. La série de laquelle les œuvres présentées sont issues reprend l’image du masque – symbole de résistance – qui joue avec les frontières du visible et de l’invisible. Les personnages sous les masques sont des minorités visibles qui sortent de l’ombre dans laquelle on les pousse.
Anna Binta Diallo est une artiste visuelle multidisciplinaire née à Dakar et ayant grandi à Saint-Boniface sur le territoire traditionnel des peuples Anishinaabeg, Cree, Oji-Cree, Dakota et Dénés et de la nation métisse. Dans ses œuvres, Diallo aborde les thèmes de la nostalgie, de l’identité, de l’altérité et de la mémoire. En mêlant souvenirs et rêves, elle explore la question identitaire afin d’inviter le public à prendre conscience des structures qui définissent nos histoires, nos origines ainsi que les relations que l’on entretient avec soi et autrui. Ici, l’artiste propose des collages qui examinent notre rapport à la culture et à la construction identitaire de manière ludique grâce à des formes suggestives et des couleurs vives.
Ses œuvres ont été exposées à l’échelle nationale et internationale, y compris des expositions à Winnipeg, Montréal, Toronto, Vancouver, en Finlande centrale et à Berlin. Anna Binta Diallo a été récipiendaire de plusieurs bourses et distinctions, notamment du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et des lettres du Québec et de Francofonds. En 2019, l’œuvre de Diallo est sélectionnée comme finaliste pour le Prix national Salt Spring National Art Prize.
Le travail élaboré dans le cadre de Errances / Wanderings découle d’une enquête de l’histoire et la manière dont le folklore aide à forger notre identité personnelle et plus largement, sociale. Avec cette série, Diallo continue sa recherche sur les thèmes de la migration, du déplacement et des mythologies personnelles, ainsi que sur la relation entre la langue, l’histoire et l’identité. Développée initialement lors d’une résidence au Centre Banff en 2019, Errances – Wanderings est une enquête élargie en cours, portant sur les thèmes de la migration, du déplacement, des mythologies personnelles et de la relation entre la langue, l’histoire et l’identité. Diallo crée un environnement immersif avec une multitude de personnages dans une installation spécifique au site où elle est montée. Évoquant la science, la littérature et la photographie historique, les personnages de la mise en scène font référence à un ensemble diversifié d’histoires – s’étendant aux mythes de la création, aux récits autobiographiques et aux histoires oubliées. Au fur et à mesure que les histoires que nous nous racontons changent et se transforment, Diallo propose une question fondamentale : comment peut-on réconcilier les éléments complexes et souvent conflictuels de l’identité ?
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Cecilia Bracmort est commissaire et artiste franco-canadienne basée à Montréal ayant un héritage caribéen (Martinique et Guadeloupe). Dans le cadre de sa pratique curatoriale et artistique, Bracmort s’intéresse aux notions d’identité – individuelle ou collective, de mémoire et d’histoire -, et cherche à connecter des mondes, des milieux et des concepts qui ne se mélangent pas habituellement. Sa vision multifocale liée à ses différentes couches identitaires lui permet alors de créer des ponts entre des thèmes auxquels elle se sent connectée. Ici, l’artiste propose deux œuvres qui mêlent photographie et performance. À travers « Dollard les Ormeaux », Bracmort opère une puissante ré-actualisation de l’histoire montréalaise et questionne la place des symboles mémoriels dans l’espace public. Avec « Passage #2 », elle présente de manière poétique l’aspect éphémère de l’existence et de notre passage sur cette terre.
En tant que commissaire d’exposition et artiste, Cécilia considère les œuvres d’art comme des êtres à part entière, elle les écoute et les met en relation comme une entremetteuse. En 2017, Cécilia a été la commissaire invitée dans le cadre de l’échange Montréal/Havana, en collaboration avec le Museo Nacional de Bellas Artes à Cuba. Depuis août 2018, elle travaille au centre d’artistes Articule, en tant que coordinatrice administrative. En 2019, elle est commissaire de l’exposition Reclaiming My Place à la galerie d’art Warren G. Flowers du Collège Dawson, qui prône une meilleure visibilité des artistes racisées dans le milieu de l’art.
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Photo de l’oeuvre Passages #2 de Cécilia Bracmort | Courtoisie de l’arrondissement de Ville-Marie
À propos de l’arrondissement de Ville-Marie
Avec ses quelque 92 500 résident-e-s, le centre-ville de Montréal est l’un des plus habités d’Amérique du Nord. Plus d’un demi-million de personnes y transitent chaque jour : étudiants, commerçants, touristes, professionnels et familles. Établi sur le site fondateur de Montréal, l’arrondissement est également reconnu comme le centre des affaires, le cœur des activités économiques et de divertissement de Montréal, ainsi qu’un haut lieu de diffusion culturelle avec, en toile de fond, un savant mélange d’architecture moderne et de trésors patrimoniaux.
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À propos du MAI (Montréal, arts interculturels)
Fondé en 1999, Le MAI (Montréal, arts interculturels) est un organisme à but non lucratif qui soutient le développement, la création, la présentation et la promotion des arts interculturels destinés à des publics variés. La programmation du MAI met de l’avant des pratiques hybrides et innovantes en danse, théâtre, arts visuels, arts de la parole, performance, musique et arts interdisciplinaires, tout en tissant des liens entre les artistes et les communautés locales à travers son programme Public +.
Le MAI reconnaît que les terres sur lesquelles nous travaillons font partie du territoire traditionnel non cédé des Kanien’keha:ka.