Soucieux de respecter la capacité de payer des contribuables montréalais, les élu.es de l’Opposition officielle réclament une réduction des taxes municipales. Ils présenteront plusieurs amendements au budget 2024 de l’administration Plante-Ollivier afin d’abaisser la hausse de taxes de 1,5 % et ainsi redonner 54 millions de dollars aux Montréalais.es.
Lors de la campagne électorale de 2021, la mairesse Plante affirmait que l’augmentation des taxes foncières serait limitée à l’inflation tout au long de son second mandat. Or, il s’agit d’un autre mensonge : l’explosion des taxes résidentielles de 4,9 %, la plus importante hausse en 14 ans, dépasse à la fois l’inflation réelle d’octobre 2023 et celle projetée pour 2024.
« Alors que les Montréalais ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts, l’administration pige plus de 165 millions dans leurs poches. Dans la situation actuelle, elle aurait pu se garder une gêne, mais visiblement, il n’y a rien de trop beau pour la gauche caviar de Projet Montréal. Ensemble Montréal tentera de rectifier le tir afin de donner de l’oxygène aux citoyens », a déclaré Alan DeSousa, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de finances, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui.
Ce dernier pointe du doigt la mauvaise gestion des finances de la Ville, qui ont augmentées de près de deux milliards de dollars depuis l’arrivée au pouvoir de Projet Montréal.
Une réduction de taxes est également réclamée pour les commerçants et les entrepreneurs. Il est illogique de leur infliger une augmentation de 4,6 %, alors que l’on tente de peine et de misère de remédier au taux de locaux vacants qui ne cesse de croître depuis 2015. D’ailleurs, le budget 2024 ne présente aucune nouvelle somme pour faire face à cette problématique.
« Nos commerçants et nos entrepreneurs nous disent depuis des mois qu’ils ne savent plus où donner de la tête entre l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre et les chantiers. Comme si ce n’était pas assez, l’administration en rajoute une couche avec une hausse de taxes. Bien que Projet Montréal semble en avoir rien à cirer de notre attractivité économique, Ensemble Montréal compte lui faire entendre raison », a déploré Laurent Desbois, vice-président de la Commission sur les finances et de l’administration.
Des miettes pour les personnes à la rue
Conscients des besoins en matière d’itinérance, les élu.es de l’Opposition officielle exigent que les contributions accordées aux organismes de soutien soient doublées. Alors que le nombre de personnes à la rue a augmenté de 33 % en cinq ans, il est consternant de voir que seulement 500 000 $ de plus que l’an passé sont prévus au budget en itinérance. Cela représente 0,09 % du budget total de la Ville.
Sans compter que l’administration Plante mettra discrètement peu à peu fin après 2025 à l’aide financière qu’elle alloue aux organismes pour certains services essentiels, tels que l’hébergement d’urgence, les haltes-répit ou encore l’intervention; un scandale, selon Ensemble Montréal.
Un 3e budget déficitaire à la STM
Par ailleurs, le parti s’inquiète de voir que le budget de la Société de transport de Montréal (STM) se situe dans le rouge pour une troisième année, alors que la loi interdit aux municipalités de présenter un budget déficitaire. Le manque à gagner s’élèvera à au moins 47 millions de dollars pour l’année 2024 ; un déficit qui pourrait gonfler, selon les cibles d’optimisation additionnelle demandées par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).
Pendant que l’embauche de gestionnaires ne cesse de croître (13 % depuis 2017), les services aux usagers se dégradent. Le budget 2024 de la STM montre d’ailleurs une réduction d’un million de kilomètres prévue à l’offre de service de métro pour 2024, alors que le taux de ponctualité des bus atteint un sommet en 4 ans : plus d’un autobus sur quatre était en retard en septembre. D’autant plus que le niveau d’entassement dans le réseau, principale source d’insatisfaction des usagers, s’intensifie au moment où l’insécurité et l’insalubrité gagnent du terrain. Pour Ensemble Montréal, ces constats sont la preuve que la STM doit faire un ménage dans ses dépenses et ses priorités.
Un meilleur financement des arrondissements
Enfin, Ensemble Montréal continue de talonner l’administration afin qu’elle finance mieux les arrondissements, qui assurent les services aux citoyen.nes de première ligne. Le parti réclame une augmentation de 2.5 % des transferts alloués par la ville-centre aux arrondissements, ce qui permettra d’indexer leurs revenus à l’inflation prévue en 2024. Rappelons que les transferts centraux représentent environ 70 % des revenus totaux des arrondissements.
Si l’administration Plante-Ollivier n’accepte pas les amendements déposés, les élu.es de l’Opposition officielle se verront obliger de voter contre l’adoption du budget. Leurs principales objections sont publiées dans un rapport minoritaire : https://we.tl/t-oxqv13oMtA