Décès d’un opérateur de la Compagnie américaine de fer et métaux inc. : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête

Courtoisie

La Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à Mourad Abali, opérateur de déchiqueteuse à métaux de la Compagnie américaine de fer et métaux inc., le 3 juin 2021, à Montréal-Est.

Chronologie de l’accident

Le 3 juin, à 6 h, le travailleur commençait son quart de travail aux opérations de la déchiqueteuse à métaux, située dans le bâtiment no 10. Quelque temps après, des fragments de métaux chauds ou incandescents ont été projetés par la déchiqueteuse, ce qui a provoqué l’allumage de matières combustibles et inflammables entreposées à l’intérieur du bâtiment. De la fumée est apparue et s’est intensifiée. Des lueurs de flammes ont alors été visibles par les fenêtres de la porte de garage du bâtiment. Un appel a été fait aux services d’urgence, vers 8 h, et le travailleur a pu être évacué par le Service de sécurité incendie de Montréal, vers 8 h 50. Le travailleur a ensuite été transporté à l’hôpital, où son décès a été constaté.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :

  • Des fragments de métaux chauds ou incandescents ont été projetés par la déchiqueteuse, ce qui a provoqué l’allumage de matières combustibles et inflammables entreposées à l’intérieur du bâtiment.
  • La gestion des risques reliés à l’entreposage des matières combustibles et inflammables était déficiente. En effet, les risques reliés à l’entreposage des cylindres d’acétylène et des matières combustibles dans un environnement propice à la projection de fragments de métaux très chauds, voire incandescents, n’ont pas été identifiés et analysés.

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit, l’accès au bâtiment no 10 aux fins de l’enquête. Une fois celle-ci terminée, l’accès a été autorisé. Une décision interdisant la remise en marche du procédé de déchiquetage a été émise jusqu’à ce qu’une attestation signée d’un ingénieur ou d’une ingénieure prouve la conformité de la déchiqueteuse et du procédé.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir les accidents reliés à l’entreposage des matières combustibles et inflammables, des solutions existent, notamment :

  • établir la liste des matières à entreposer, leur classe de dangers (inflammable, corrosif, gaz sous pression, etc.) et leur volume;
  • s’assurer que les matières inflammables et combustibles sont entreposées comme mentionné à l’article 81 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail :
    • à l’écart des lieux où les risques d’incendie sont élevés,
    • à l’écart des matières comburantes ou des oxydants forts.

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Suivis de l’enquête

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête dans les établissements dont la formation et les enseignements abordent l’entreposage des matières combustibles et inflammables afin de sensibiliser les futurs travailleurs.