« La femme qui fuit » ouvre la saison au Théâtre du Nouveau Monde

Crédit photo : Jean-Francois Gratton

Le roman à succès d’Anaïs Barbeau-Lavalette, La femme qui fuit, fait son entrée sur les planches dans une adaptation signée par Sarah Berthiaume et mise en scène par Alexia Bürger du 10 septembre au 5 octobre au Théâtre du Nouveau Monde. Cette œuvre met en lumière l’histoire de Suzanne Meloche, une artiste oubliée et une figure de la résistance féminine, incarnée par Catherine de Léan et entourée d’une troupe de 19 interprètes.

Un héritage féministe audacieux

En 1948, le Refus global, manifeste signé par quinze artistes, dont sept femmes, ébranle la société québécoise en rejetant les normes catholiques et patriarcales. Malgré son non-adhésion officielle, Suzanne Meloche, peintre et poétesse, épouse du peintre Marcel Barbeau, partage cet esprit révolutionnaire. Ses écrits, notamment Les aurores fulminantes, témoignent d’un désir ardent de liberté artistique et personnelle. Son départ de la vie conjugale en 1952 pour poursuivre son militantisme international souligne son refus de l’enfermement.

Une œuvre littéraire et théâtrale plurielle

Anaïs Barbeau-Lavalette, auteure polyvalente et documentariste renommée, a exploré la vie de sa grand-mère à travers ses écrits et son imagination, conférant à La femme qui fuit une profondeur fictionnelle marquante. En 2015, le roman a été salué comme un événement littéraire majeur et a remporté de nombreux prix.

Sur scène, l’adaptation de Sarah Berthiaume transforme le récit intime en un spectacle choral, reflétant la pluralité des expériences féminines et des expressions artistiques. Alexia Bürger, dans sa mise en scène, utilise le chœur pour enrichir la scénographie et approfondir le personnage de Suzanne, interprété par des actrices de divers horizons, dont Éveline Gélinas et Marie-France Lambert.

Une scénographie immersive et collective

Le spectacle intègre danse, musique et lumière pour créer des tableaux qui évoquent les différentes époques traversées par Suzanne. La musique de Philippe Brault et Frannie Holder, combinée à la chorégraphie de Wynn Holmes, contribue à une atmosphère onirique où les automatistes, bien que plus abstraits que dans le roman, trouvent une résonance particulière.

Cette adaptation scénique de La femme qui fuit célèbre la mémoire de Suzanne Meloche et de toutes les femmes qui ont bravé les normes sociales pour s’affirmer. Une pièce qui, par sa richesse artistique, rappelle le besoin de liberté individuelle et collective, une liberté qui se construit et se vit avec les autres.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site web du Théâtre du Nouveau Monde.