La Ville de Montréal demande un appui au gouvernement du Québec afin de répondre aux deux crises majeures qui frappent la métropole du Québec

Courtoisie

Le Québec est aux prises avec une crise du logement social et abordable et une crise du financement du transport collectif sans précédent. La métropole étant au cœur de cette tempête, la Ville de Montréal demande au gouvernement du Québec d’investir les sommes requises pour faire face aux deux plus importantes crises sociales qui la touchent actuellement.

La mairesse a transmis ces deux demandes au ministre des Finances, dans le cadre d’une consultation pré-budgétaire, le 24 février dernier.

« Les besoins en matière de logement social et abordable ainsi que de financement du transport collectif sont majeurs à Montréal et la Ville ne peut pas régler ces crises à elle seule. C’est dans cette perspective que, cette année, nous n’avons transmis que deux demandes prioritaires au gouvernement. Malgré le fait que nous ayons investi une somme record de 600 M$ en habitation lors de notre dernier budget et que des effort d’optimisation de plus de 18 M$ aient été déployés par la STM, la Ville de Montréal et la région métropolitaine doivent pouvoir compter sur l’appui du gouvernement du Québec pour répondre à ces deux enjeux de taille », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Logement social : l’urgence d’accélérer le pas

La Ville de Montréal chiffre les besoins en matière d’habitation à 2 000 nouvelles unités de logement social et communautaire par année. Il s’agit du seuil requis pour assurer un développement immobilier équitable et contribuer à la lutte contre l’itinérance.

Par ailleurs, afin d’accélérer la construction de logements sociaux, la Ville de Montréal propose :

●      de prendre en charge, dans son programme AccèsLogis Montréal, les 1 098 unités du programme AccèsLogis Québec qui sont toujours en attente du financement nécessaire pour voir le jour;

●      que le gouvernement du Québec lui garantisse, en contrepartie, un financement additionnel de 314,5 M$, en plus du transfert de la subvention de base déjà prévue au programme (69,5 M$);

●      d’assumer l’entièreté du risque de réalisation de ces unités.

« Avec le contexte économique actuel, nous sommes plus convaincus que jamais de l’importance de construire des logements sociaux.  À l’heure actuelle, de nombreux projets n’attendent plus que le financement nécessaire pour voir le jour. Des centaines de ménages pourraient ainsi se loger sur le territoire s’il y avait des logements disponibles en phase avec leur capacité de payer. Notre vision reste la même : nos investissements sans précédent en habitation appellent aussi au leadership des autres paliers de gouvernement », a déclaré la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier.

Un financement prévisible et pérenne pour le transport collectif

La pandémie de la COVID-19 a transformé considérablement les habitudes de déplacement de la population, ce qui a un impact dévastateur sur le modèle de financement du transport collectif, élaboré à l’époque où les travailleurs se déplaçaient tous les jours de la semaine pour aller travailler. En attendant les discussions sur un nouveau cadre, la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM) demandent au gouvernement du Québec de combler le déficit financier de la STM en 2023 et 2024, ainsi que le déficit structurel de l’ARTM. Il est plus urgent que jamais de revoir le modèle de financement des sociétés de transport afin d’assurer une offre de transport collectif qui réponde aux besoins des usagers, tant par sa prévisibilité que par sa fiabilité, mais surtout qui permette de stimuler le transfert modal. Cela permettra de maintenir la qualité et l’attractivité des services à la population, en plus de bien prévoir son développement.

« La STM a déjà effectué des efforts budgétaires cumulés de près de 18 M$ afin de réduire son déficit budgétaire, tout en limitant au maximum les impacts sur l’offre de service. Les municipalités de la CMM font aussi leur part en augmentant leur contribution de base à l’ARTM de 4 % pour 2023. Mais les villes et les usagers ne peuvent porter à eux seuls, le fardeau du financement adéquat du transport collectif d’aujourd’hui et de demain. Et ce, dans un contexte où  nos réseaux de transport collectif doivent s’ajuster aux nouvelles habitudes de déplacement des usagers et où ils constituent un élément important de la réponse de l’atteinte de nos objectifs pour le climat », a affirmé Dominique Ollivier.

La Ville de Montréal rappelle que l’urgence est réelle en matière d’accès au logement social et abordable et de financement du transport collectif. Elle est confiante que le gouvernement du Québec y répondra dans son budget 2023-2024.