Le 27 septembre s’est tenu la conférence de presse soulignant le lancement de la 2e édition de la revue « L’itinérance à Montréal : Au-delà des chiffres ».
En collaboration avec 38 personnes issues du milieu de l’itinérance (travailleur·euses et personnes concernées), réunissant plus de 30 organismes et regroupements, cet ouvrage collectif coordonné par le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) présente à travers 20 portraits, un regard sur les réalités géographiques et thématiques qui touchent l’itinérance à Montréal en 2023.
Plus qu’un chiffre ou une statistique, les personnes en situation d’itinérance ont des besoins et des réalités différenciés selon le lieu où elles se trouvent et selon leur appartenance à un groupe discriminé ou mal desservi. D’est en ouest en passant par le Plateau, le Nord de l’île et le Centre-Sud, jeunes ou âgés, femmes, personnes de la diversité sexuelle et de genre, en situation de handicap, personnes autochtones, migrantes, celles aux prises avec des enjeux de santé mentale – la revue donne la parole à celles et ceux qui côtoient ou vivent quotidiennement l’itinérance, nous donnant ainsi accès à une riche et irremplaçable expertise propre à l’expérience terrain.
Annie Savage, directrice du RAPSIM explique: « Ce qu’on montre avec cette revue, c’est qu’il est possible de comprendre l’itinérance autrement qu’à partir d’un simple chiffre. L’exercice de «compter les itinérants» coûte des millions, mobilise des milliers de personnes et d’organismes, le tout pour tenter d’illustrer un phénomène impossible à quantifier dans toute sa complexité. Ce chiffre inexact est ensuite repris pendant des mois par les médias et les décideurs, alors qu’on devrait plutôt tendre l’oreille aux experts en la matière pour avoir un véritable portrait de ce qui se passe et de ce dont les communautés ont besoin : ces experts, ce sont les organismes communautaires et les personnes concernées. »
Alors que l’enjeu de l’itinérance au Québec a fait les manchettes dans les dernières semaines et les derniers mois, le RAPSIM rappelle que les réponses gouvernementales ne peuvent se résumer à des financements d’urgence – bien qu’il soit nécessaire de répondre aux besoins pressants, la véritable façon de réduire et prévenir l’itinérance passe par des solutions profondes et systémiques et des investissements en amont – en logements sociaux et communautaires, en réduction des méfaits, en travail de rue, en éducation, en lutte contre la violence faite aux femmes, en accompagnement à la sortie d’institutions ou encore en donnant un réel accès aux soins de santé. Ce filet social doit se bâtir sur le long terme et avec une vision globale des causes de l’itinérance et des moyens audacieux pour soutenir celles et ceux qui subissent les dommages collatéraux d’un système qu’on tarde à remettre en question.
Organismes et groupes contributeurs: La Maison Marguerite, Partenariat pour la prévention et la lutte à l’itinérance des femmes (PPLIF), Projet d’intervention auprès des mineur·es prostitué·es (PIaMP), Ex aequo, Jeunesse Lambda, Médecins du Monde, Coalition Jeunes+, CACTUS Montréal, P.O.P.I.R.-Comité Logement, La Maison Benoît Labre, Travail de Rue Action Communautaire (TRAC), Projet Genèse, Ressources Jeunesse de Saint-Laurent, Action jeunesse de l’Ouest-de-l’Île (AJOI), Ricochet (Hébergement/Homes), L’Anonyme, Dopamine, L’Auberge Madeleine, PACT de rue.