Le député des Îles-de-la-Madeleine et porte-parole du Parti Québécois en matière de Santé et Services sociaux s’inquiète du manque de transparence dans le traitement des données du réseau de la santé et des services sociaux.

« Le ministre Dubé nous a présenté son tableau de bord en mai 2022, disant vouloir miser sur la transparence et donner l’heure juste sur la performance du réseau. Presque deux ans plus tard, on se rend compte que, si la situation se dégrade sur le terrain, les indicateurs du tableau de bord, eux, passent étonnamment du rouge au vert », explique le porte-parole en Santé et Services sociaux du Parti Québécois.

EN BREF

Une analyse des plans stratégiques ministériels et du tableau de bord Performance du réseau de la santé et des services sociaux menée par le service de recherche du Parti Québécois révèle des choix méthodologiques pour le moins questionnables, notamment, le retrait des cibles de la page des « faits saillants » du tableau de bord pour les remplacer par des variations périodiques. Ces changements ne sont pas anodins puisqu’ils permettent de faire passer plusieurs indicateurs du rouge au vert sans l’atteinte réelle de la cible. Dans certains cas, selon le député, la situation s’est même carrément dégradée, alors que le tableau nous laisse croire le contraire.

« Que ce soit pour l’accès à un médecin et aux services de première ligne, les attentes aux urgences, la liste d’attente en santé mentale, l’évaluation des jeunes à la DPJ ou le soutien à domicile, la présentation des données et certaines incohérences offrent un portrait tronqué de la réalité dans le réseau, qu’on cherche visiblement à embellir », soutient l’élu.

Le ministre Dubé avait également indiqué que ce tableau de bord permettrait de faire un suivi de la situation du réseau à travers les années. Toutefois, après analyse des deux derniers plans stratégiques desquels découle le tableau de bord, on remarque que certains indicateurs ont été modifiés. « Quand on modifie les indicateurs, ça devient impossible de faire un suivi dans le temps, donc impossible de juger de la performance gouvernementale », estime le député péquiste.

« Afin de mettre au clair la situation, j’ai demandé un mandat d’initiative à la Commission de la santé et des services sociaux pour que le ministre et son équipe viennent se justifier sur les incohérences entre les plans stratégiques 2019-2023 et 2023-2027, les modifications troublantes à la présentation des données dans le tableau de bord, ainsi que la révision questionnable de certaines cibles. Il faut comprendre pourquoi le ministère effectue ces changements, ce qui les motive et s’il obéit aux normes méthodologiques objectives et rigoureuses auxquelles les Québécois sont en droit de s’attendre », indique enfin Joël Arseneau.