Dans l’objectif d’atteindre la cible de zéro déchet d’ici 2030 prévue au Plan directeur de gestion des matières résiduelles (PDGMR), la Ville de Montréal adoptera le plus ambitieux règlement d’interdiction des plastiques à usage unique en Amérique du Nord.
Alors que le dépotoir de Terrebonne, seul centre d’enfouissement de la région de Montréal, aura atteint sa pleine capacité en 2029, l’administration municipale fait preuve de proactivité afin d’accélérer la réduction à la source des matières résiduelles et de prévenir une crise de gestion des matières résiduelles.
Ainsi, après une large consultation auprès des partenaires économiques et environnementaux, la Ville de Montréal modifie son règlement afin d’interdire la distribution de tous les sacs de plastique réservés aux emplettes dans les commerces de détail et en élargira la portée aux restaurants et à la livraison à domicile. Ces modifications entreront en vigueur 12 mois après leur adoption en conseil municipal, prévue le 23 août prochain. Dans 18 mois, un nouveau règlement interdisant la distribution de certains articles de plastique non recyclable et non recyclé dans les commerces de détail et les restaurants entrera également en vigueur.
L’implantation graduelle de ces changements permettra aux commerces et aux restaurateurs de se concentrer sur la reprise économique et d’écouler leurs inventaires. Ce délai permettra aussi à l’industrie québécoise de l’emballage de s’adapter et de développer une offre adéquate d’articles réutilisables, recyclables et compostables afin de répondre aux besoins.
« D’ici 2029, le seul site d’enfouissement de la région de Montréal aura atteint sa pleine capacité, et nous agissons dès maintenant, avec nos partenaires économiques et environnementaux, pour adapter nos règlements aux défis à venir. Nous avons travaillé sur cette nouvelle réglementation avec tous les acteurs de l’industrie, et je suis fière du résultat consensuel auquel nous sommes parvenus. Ces changements seront implantés graduellement pour ne pas nuire aux commerçants et nous permettront d’atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés pour assurer l’avenir de la métropole », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
« L’enfouissement des articles de plastique à usage unique a non seulement un coût environnemental, mais également financier pour les citoyennes et les citoyens de Montréal. En encourageant de nouvelles habitudes de consommation, nous réduisons à la source les déchets de plastique. Il faut par ailleurs encourager les débouchés locaux des matières recyclées, dans une optique d’économie circulaire. Cela nous permettra de réduire nos émissions de GES et de favoriser le développement économique de Montréal. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons fait de l’économie circulaire un pilier de la relance verte et durable de Montréal », a ajouté la responsable de la transition écologique et résilience, d’Espace pour la vie et de l’agriculture urbaine au sein du comité exécutif, Laurence Lavigne Lalonde.
« Avec le guide des pratiques écoresponsables, publié au printemps dernier, la SDC de l’avenue du Mont-Royal est déjà tournée vers la transition écologique et incite les commerces et les services à prendre le virage écoresponsable. Nous accueillons favorablement cette initiative de la Ville de Montréal, dont les délais d’implantation raisonnables nous permettront d’accompagner un plus grand nombre de commerçants vers l’identification d’alternatives. Les commerçants doivent s’adapter aux défis du futur et aux attentes environnementales de leur clientèle, cette nouvelle réglementation est un pas dans la bonne direction », a souligné le directeur général de la Société de développement commercial
Le premier objectif du Plan directeur de gestion des matières résiduelles 2020-2025 de la Ville vise la réduction à la source des matières résiduelles générées. Montréal s’est aussi engagée à réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030.
Le Service du développement économique prévoit déjà un accompagnement technique, des outils, ainsi qu’un financement adapté pour soutenir les commerçants et les entreprises manufacturières et faciliter la transition.
Rappelons que les plastiques représentent une problématique environnementale lorsqu’ils ne sont pas dirigés, à la fin de leur vie utile, vers la filière du recyclage. Leur dégradation dans un lieu d’enfouissement peut prendre plusieurs centaines d’années. En plus d’être une nuisance visuelle, les plastiques perdus laissent une empreinte écologique lourde sur les écosystèmes terrestres et marins, et représentent d’importants coûts liés à la gestion des matières résiduelles et à la propreté des villes.