La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et huit organismes communautaires ont uni leurs voix autour d’une vision commune afin de prévenir et de réduire l’itinérance dans la métropole. À cet effet, une déclaration sera déposée au conseil municipal du 21 février 2022.
Unanime sur le besoin de développer une stratégie concertée à moyen et long terme, la Ville et ses partenaires réitèrent l’importance de sortir de la logique saisonnière et d’investir dans des ressources pérennes, à haut seuil d’accessibilité, ouvertes à l’année, en formule 24/7, sécuritaires pour les femmes et culturellement adaptées pour les personnes autochtones dans la métropole. Forte des succès obtenus pendant les mesures d’urgence, la collaboration avec le gouvernement du Québec et le réseau de la santé et des services sociaux doit se poursuivre dans trois champs d’action prioritaires :
- Pérenniser les places, qui sont actuellement hivernales et temporaires, dans les sites d’hébergement d’urgence, les unités de débordement et les haltes-chaleur au-delà du 31 mars 2022;
- Investir dans le développement de projets de logement social pour les personnes en situation d’itinérance avec des services d’accompagnement et du soutien communautaire en logement social;
- Augmenter le financement consacré à la médiation et à l’intervention sociale dans l’espace public.
« Le contexte d’incertitude met une pression forte sur le réseau communautaire et la Ville de Montréal. C’est important de planifier dès maintenant les conditions gagnantes qui nous permettront de mieux répondre aux besoins des personnes vulnérables. Pour sortir de la logique été-hiver, ça prend une stratégie concertée, pensée sur le moyen-long terme. Nous joignons notre voix à nos partenaires communautaires pour réaffirmer que la première étape pour y arriver, c’est de garantir les places actuellement offertes par le réseau de la santé au-delà du 31 mars. Nous continuons d’offrir notre entière collaboration au gouvernement du Québec, au réseau de la santé et des services sociaux et aux organismes communautaires pour mettre en place des solutions adéquates et pérennes pour les personnes en situation d’itinérance dans la métropole », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
« Les organismes communautaires et les intervenants sociaux sont en première ligne pour soutenir et accompagner les personnes en situation d’itinérance au sein de nos communautés. Ils sont essentiels et doivent être reconnus. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons doublé l’enveloppe budgétaire de la Ville dédiée à l’itinérance, en la faisant passer de 3 M$ à 6 M$. Grâce à ces sommes, en 2022, la Ville de Montréal va bonifier de 30 % le financement des projets reconduits dans le cadre de son Plan d’action montréalais en itinérance. Cette enveloppe historique de 24 M$ sur 4 ans donnera une plus grande prévisibilité financière aux organismes pour qu’ils puissent faire le travail dans les meilleures conditions », a souligné Josefina Blanco, responsable de la diversité, de l’inclusion sociale, de l’itinérance et de l’accessibilité universelle au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Urgence d’agir avant le 31 mars 2022
Pour privilégier l’ouverture de ressources pérennes, à haut seuil d’accessibilité, ouvertes à l’année, en formule 24/7, il est primordial de sortir de la logique saisonnière. La Ville de Montréal joint sa voix à celle de ses partenaires du milieu communautaire pour demander le maintien des places actuellement disponibles dans les services d’hébergement d’urgence et haltes-chaleur au-delà du 31 mars 2022, tel que prévu au plan des mesures hivernales du gouvernement du Québec.
Cette mesure permettra d’offrir aux organismes communautaires le soutien, la prévisibilité et le financement nécessaires au maintien d’un réseau d’hébergement d’urgence suffisant à Montréal.
Loger les plus vulnérables, un besoin essentiel
Alors que les solutions pérennes à l’itinérance résident dans l’habitation, la Ville réitère aux paliers supérieurs l’importance d’investir dans le logement social et dans le soutien communautaire en logement social. La Ville de Montréal s’attend à des investissements pour pouvoir construire au moins 300 nouveaux logements sociaux dédiés spécifiquement aux personnes en situation d’itinérance, par année.
Afin de compléter les projets en développement et d’assurer que les personnes vulnérables puissent rester en logement et ne pas retourner à la rue, les organismes communautaires doivent recevoir des investissements suffisants pour du soutien communautaire en logement social. À l’instar de plusieurs organismes, la Ville revendique que la métropole reçoive 60 % des 1 600 places du Programme de supplément au loyer (PSL) annoncées dans le plan interministériel en itinérance du gouvernement du Québec.
Favoriser la cohabitation sociale
La Ville de Montréal a mis en place des outils pour offrir une réponse municipale, mobile et rapide pour répondre aux enjeux de cohabitation sociale dans l’espace public. L’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS), créée à l’automne 2021 sur le territoire du centre-ville, fait partie de ces ressources qui permettent de désamorcer des situations potentiellement conflictuelles, en plus d’accompagner les citoyennes et les citoyens vulnérables dans un environnement sécuritaire.
Pour que l’ensemble du territoire de l’île de Montréal puisse être desservi par ce service, un financement de 3,5 M$ par année, pendant 5 ans, est également nécessaire afin de procéder à l’embauche de 31 employés pour travailler dans les 19 arrondissements de la métropole.
La Ville de Montréal réitère l’importance de collaborer avec tous les acteurs impliqués afin que les personnes les plus vulnérables dans la métropole puissent avoir accès à un toit sécuritaire, à des services adaptés et à des intervenants sociaux et ce, de façon pérenne.