Deux ans après avoir interdit la vente et l’utilisation des pesticides sur son territoire, la Ville de Montréal devient maintenant la première ville au Canada à interdire l’utilisation des principaux pesticides dangereux sur ses terrains de golf.
À compter de la saison 2025, les huit golfs montréalais devront se conformer au Règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides, duquel ils étaient jusqu’à maintenant exemptés. Ce renforcement règlementaire est rendu possible grâce à l’étroit travail de collaboration entre la Ville, ses partenaires de la société civile et les organisations visées, au cours des dernières années.
« Les pesticides sont considérés comme l’une des principales causes du déclin de la biodiversité mondiale et sont extrêmement nocifs pour la santé humaine. Malgré ces constats, on remarque une hausse de l’utilisation de ces produits au Québec et ailleurs. En tant que métropole, nous devons faire preuve d’exemplarité en limitant encore davantage l’utilisation de pesticides partout à Montréal, incluant sur ses golfs. C’était important pour nous d’assister les exploitants de golfs dans cette transition vers des pratiques sans pesticide en leur fournissant le soutien et les ressources appropriés. Avec ce règlement, la Ville de Montréal pose un geste fort pour continuer de protéger la santé humaine et la biodiversité, partout sur son territoire », a déclaré la responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Marie-Andrée Mauger.
Modification au Règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides
Au cours des deux dernières années, la Ville a mené des essais au Golf municipal de Montréal afin de trouver des manières efficaces pour les exploitants de golf, de maintenir leurs activités normalement, tout en éliminant l’utilisation des produits les plus toxiques. Les résultats obtenus se sont avérés positifs.
Après avoir consulté les exploitants des golfs montréalais et leurs agronomes responsables de l’entretien des verts, la Direction régionale de la santé publique (DRSP), l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), et la société civile, Montréal :
- Soumet dorénavant les terrains de golf à des conditions presque identiques à celles régissant les pratiques des exploitations agricoles et horticoles. L’utilisation des pesticides les plus toxiques pour la santé, l’environnement et la biodiversité leur sera donc interdite. Le règlement prévoit deux exceptions à l’usage de certains pesticides, limitées dans le temps et précises dans leurs portées :
- L’utilisation du mécoprop et du 2,4-D sous l’une ou l’autre de leurs formes pour contrôler le plantain, et ce, entre le 15 avril et le 15 juin ;
- L’utilisation du chlorothalonil pour contrôler la moisissure grise ou rose des neiges et ce, entre le 15 octobre et le 1er décembre.
- Exempte, pour des raisons de sécurité, les exploitants des corridors de transport ferroviaire afin de faciliter l’entretien des voies ferrées et de leurs emprises, les essais d’alternatives aux pesticides interdits ne s’étant pas révélés concluants.
- Révise la liste des molécules interdites qui entrent dans la composition des pesticides de l’annexe I du Règlement 21-041, soit le chlorpyrifos et le chlorthal diméthyl parce qu’ils ne sont plus homologués par Santé Canada. Ces ingrédients sont dorénavant bannis au Canada en raison de leur extrême toxicité. Pour en savoir plus, consultez la liste.
Le Golf municipal de Montréal applique déjà, avec succès, les modalités prévues au règlement modifié.
Entretenir une pelouse sans pesticide
Avoir une pelouse en santé et ce, sans pesticide, c’est possible, si on pose les bons gestes pour favoriser sa croissance selon la variété de gazon : ratisser, ensemencer, fertiliser et tondre la pelouse au bon moment pour la rendre plus dense et la maintenir en bonne santé. Pour plus d’information, cliquez ici.
Engagement de Montréal pour la biodiversité
Rappelons que dans le cadre de la COP 15, qui s’est tenue à Montréal en décembre 2022, la Ville avait lancé un appel à l’engagement pour protéger la biodiversité. C’est en ce sens que l’une des cibles vers l’action du Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, qui a été adopté lors de ce sommet, vise à réduire de moitié l’utilisation des pesticides à l’échelle mondiale d’ici 2030.