Montréal pose un geste supplémentaire pour lutter contre les changements climatiques : un traité pour la non-prolifération des énergies fossiles

Courtoisie

Soucieuse de réussir la transition écologique et de répondre au dernier rapport alarmant du GIEC qui invite les gouvernements à poser des gestes forts afin de réduire de moitié les émissions au cours de cette décennie, l’administration soumettra au conseil municipal une motion d’appui au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Ce geste fort renforcera les efforts de l’administration pour lutter contre les changements climatiques, à l’approche du sommet climat qui se tiendra le 3 mai prochain. Ce traité constitue une position pour l’arrêt de nouvelles exploration et l’exploitation de combustibles fossiles, tout en prônant une transition juste qui tient compte de la réalité des travailleurs impactés.

Alors que les énergies fossiles sont responsables de 86% des émissions de CO2 responsables des changements climatiques au cours de la dernière décennie, ce traité invite les gouvernements à mettre fin à l’exploration et à l’expansion de nouveaux combustibles fossiles, pétrole, gaz et charbon, afin d’éliminer progressivement, et de manière équitable, la production existante conformément à la recommandation du GIEC de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. En signant ce traité, Montréal rejoindra un réseau de villes et d’organisations engagées dans la transition écologique, dont Toronto, Vancouver, Sydney, Los Angeles, Paris, Amsterdam et Barcelone. Le gouvernement du Québec a récemment voté l’interdiction de toute nouvelle exploration pétrolière et gazière et la fermeture des sites de forage existants d’ici trois ans.

« En signant ce traité, Montréal démontre une fois de plus son leadership environnemental, auquel doivent se joindre tous les paliers. En tant que décideurs, nous devons être courageux et mobiliser nos partenaires afin de répondre à l’urgence climatique. La transition écologique nécessite des gestes forts immédiats de toute la société et c’est notamment pourquoi Le Partenariat climat Montréal tiendra  le Sommet Climat Montréal, qui sera l’occasion d’annoncer des gestes concrets pris par la Ville, les entreprises, et les partenaires. Notre administration a fixé des cibles ambitieuses pour réussir la transition écologique, notamment par la réduction de 55% de nos GES d’ici 2030.  La signature du traité de non-prolifération des combustibles fossiles est un geste complémentaire à notre plan climat, la création du grand parc de l’ouest, l’interdiction des plastiques à usage unique et des pesticides, ou encore la protection des berges, qui démontrent que nous sommes engagés à agir et mobiliser l’ensemble des partenaires pour réussir la transition écologique », a soutenu la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

« Alors que nous nous apprêtons à accueillir le Sommet Climat Montréal, qui sera notre COP montréalaise, nous tenions à envoyer un signal fort pour mobiliser tous les paliers dans la lutte aux changements climatiques. Nous devons absolument agir pour réduire de façon importante notre dépendance aux combustibles fossiles et c’est un effort auquel tout le monde doit contribuer. La signature de ce traité est parfaitement cohérente avec les gestes ambitieux que notre administration pose pour répondre à l’urgence climatique et faciliter une transition mondiale équitable et rapide vers l’abandon du charbon, du pétrole et du gaz », a ajouté la responsable de l’environnement au sein du comité exécutif, Marie-Andrée Mauger.

« La décision de Montréal de soutenir le Traité sur les combustibles fossiles est cruciale et démontre que la ville a compris l’importance d’aligner les politiques sur la science du climat et de prendre des positions de leadership. À l’échelle nationale, nous constatons que le gouvernement ne change toujours pas de cap et continue à  approuver des projets de production de combustibles fossiles, et ceci malgré le dernier rapport du GIEC, que le Secrétaire général des Nations unies a qualifié de ?dossier de la honte’ et qui réitère une énième fois l’urgence à mettre fin à la production de pétrole, de gaz et de charbon. », a déclaré Tzeporah Berman, présidente de l’Initiative pour un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles et directrice du programme international de Stand.earth. 

« La pandémie est arrivée subitement et nous avons dû beaucoup construire en cours de route. La crise climatique, quant à elle, s’annonce depuis plusieurs années. Nous ressentons déjà plusieurs impacts sur la santé des Montrélais.e.s – canicules, inondations, maladie de Lyme – et nous prévoyons avec de plus en plus de certitude des impacts plus importants sur la santé des générations futures. Nous avons une opportunité, et donc une obligation, d’intensifier les actions permettant de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter aux changements climatiques, afin de protéger la santé aujourd’hui et prévenir les impacts sur la santé de demain. Nous saluons cet engagement courageux de la Ville de Montréal qui s’ajoute à d’autres actions qui ont un impact sur les émissions de GES, sur notre capacité d’adaptation aux changements climatiques et sur la santé de la population : développer le transport collectif et actif, protéger les espaces naturels et verdir les milieux de vie, transformer nos systèmes alimentaires et aménager le territoire de façon réfléchie. Des actions ambitieuses sont essentielles pour diminuer les coûts sociaux, économiques et les inégalités sociales de santé, tous impactés par la réalité des changements climatiques », a ajouté la directrice régionale de santé publique pour la région de Montréal, Mylène Drouin.

« La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) salue la décision de la Montréal, à l’instar des villes de Los Angeles, Barcelone et Sydney, de signer le traité de non-prolifération des combustibles fossiles. La FTQ souligne qu’elle a signé ce même traité lors de la COP26 à Glasgow, devenant ainsi la première fédération syndicale à joindre ce traité qui prône l’abandon des combustibles fossiles dans le respect du concept de transition juste pour les travailleurs et travailleuses.  La FTQ a confiance que l’administration municipale saura entendre la voix des travailleurs et travailleuses pour que cette transition nécessaire se fasse de façon juste et équitable pour tous et toutes », a mentionné le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

« En affirmant son soutien pour l’adoption d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles, Montréal rejoint des milliers de scientifiques et de citoyens, ainsi que d’autres villes progressistes du monde qui font pression pour une transformation sociétale massive en réponse à la crise climatique. L’élimination progressive du charbon, du pétrole et du gaz est impérative pour maintenir notre planète en vie et nos villes en plein essor — c’est la seule voie pour protéger la qualité de vie des générations actuelles et futures. Soulevant sa voix pour une nouvelle réponse mondiale et audacieuse aux combustibles fossiles, notre ville reconnaît aujourd’hui que l’existence humaine est à la croisée des chemins et que les Montréalais.e.s ne resteront pas immobiles », a soutenu Sabaa Khan, Directrice-générale (Québec et l’Atlantique) de la Fondation David Suzuki.

« La lutte contre la crise climatique commence dans la ville. Les décisions des municipalités sont celles qui affectent le plus directement la qualité de vie de nos familles. En tant que parents, nous voulons protéger nos enfants de tout dommage éventuel, mais nous ne pouvons pas nous attaquer seuls à quelque chose d’aussi grave que la crise climatique. C’est pourquoi tous les niveaux de gouvernement doivent prendre des mesures pour protéger l’avenir de nos enfants. Une étape importante consiste à faire en sorte que les combustibles fossiles ne puissent plus proliférer. Maintenant que Montréal est signataire du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, les parents montréalais savent qu’ils ont un partenaire qui sera là pour assurer un avenir à nos enfants », a ajouté Jennifer Smith, organisatrice de Pour Nos Enfants Montréal.

Au cours de l’année écoulée, la campagne a reçu le soutien de101 lauréats du prix Nobel, de 2 600 universitaires, de231 parlementaires, decentaines de jeunes activistes, d’un groupe croissant deleaders religieux et deplus de 1 300 organisations de la société civile, dont Climate Action Network Canada, la David Suzuki Foundation, Citizens Climate Lobby Canada, Climate Strike Canada, Environmental Defence Canada, Fridays for Future Canada et International Physicians for the Prevention of Nuclear War Canada.

Pour plus d’informations sur le traité, visitezhttps://fossilfueltreaty.org/fra