Montréal, première municipalité à interdire la vente de pesticides

Courtoisie Equiterre

La Ville de Montréal est fière de présenter son nouveau règlement sur les pesticides interdisant la vente et l’utilisation de plusieurs substances parmi les plus dangereuses, dont le glyphosate, le chlorpyrifos et certains néonicotinoïdes. Avec ce geste sans précédent, Montréal devient la première municipalité au Canada à bannir complètement la vente de ces pesticides d’usage domestique sur son territoire.

En raison des risques que présentent les pesticides pour la santé humaine et l’environnement, la Ville resserre davantage sa réglementation. La protection de la qualité de vie des citoyennes et des citoyens ainsi que la préservation de la biodiversité de Montréal sont au centre des priorités de l’administration, c’est pourquoi l’utilisation des pesticides à l’extérieur des bâtiments sera encadrée plus sévèrement dès 2022.

Le nouveau règlement vise notamment à interdire la vente d’une centaine de pesticides d’usage domestique et l’utilisation de certains pesticides en agriculture, en horticulture ornementale et en matière d’extermination. La nouvelle réglementation exigera également un permis annuel pour les applicateurs commerciaux qui souhaitent utiliser des pesticides. Ceux-ci devront fournir un registre annuel d’utilisation des pesticides et seront passibles d’amendes allant jusqu’à 4 000 $ en cas de manquement.

Ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le Plan climat de la Ville de Montréal et sa vision 2030, qui visent à enraciner la nature en ville en mettant la biodiversité, la santé de la population et les espaces verts au cœur de la prise de décision.

« Les effets néfastes des pesticides sur la santé sont de plus en plus documentés. Les médecins et les scientifiques ont sonné l’alarme quant à leur impact sur l’humain et l’environnement, il est impératif d’agir. Il n’y a aucun risque à prendre avec la santé des Montréalaises et des Montréalais et le fait de passer à l’action aujourd’hui confirme notre volonté d’assurer la santé de toute la population et de la biodiversité montréalaise. Nous sommes déterminés et fermement engagés à créer des milieux de vie plus sains et durables dans lesquels les générations futures grandiront en santé », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

« Ce nouveau règlement était non seulement une priorité, il s’agit d’un engagement de longue date de notre administration. Il vient remplacer l’ancien règlement sur les pesticides à Montréal, qui était en vigueur depuis 2004. En interdisant l’utilisation des pesticides les plus toxiques pour la santé et les plus nocifs pour la biodiversité, tels que le glyphosate et les néonicotinoïdes, nous protégeons la santé de la population montréalaise, de l’environnement et nous maintenons l’équilibre de la biodiversité. Aucun autre palier de gouvernement, ni aucune autre ville au pays ne possède une réglementation aussi stricte », a ajouté la responsable de la transition écologique et résilience, d’Espace pour la vie et de l’agriculture urbaine au sein du comité exécutif, Laurence Lavigne Lalonde.

« Depuis des années, plusieurs sérieux problèmes de santé ont été décrits en association avec l’utilisation de pesticides : hausse de certains cancers, problèmes endocriniens, de développement chez l’enfant, d’avortements spontanés, problèmes cognitifs, ou touchant plusieurs autres systèmes. Malheureusement, la science est toujours en retard et c’est souvent après plusieurs années, voire des décennies, que nous réalisons tout le tort qui a été fait. Quand ce n’est pas l’industrie qui a caché une foule d’effets délétères… La seule attitude responsable est celle de la prudence. Et nos gouvernements doivent absolument protéger la population de ces risques significatifs. Contrôler l’utilisation des pesticides relève aussi de la protection de notre planète, qui en a grandement besoin! L’AQME salue l’initiative de la Ville de Montréal. Il s’agit là d’un document qui témoigne d’une réelle préoccupation pour la santé publique. Et nous serons heureux de collaborer avec la Ville sur cet important dossier », a affirmé le vice-président de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement et professeur agrégé de la Faculté de Médecine de l’Université de Montréal, Dr Éric Notebaert MD MSc.

« En tant que directrice de santé publique de Montréal, je salue cette mise à jour du règlement sur les pesticides, qui vise, entre autres, à mieux protéger la santé de la population montréalaise. Nos connaissances quant aux impacts sur la santé des pesticides étant en constante évolution, une approche prudente et préventive s’impose. Nous avons hâte de travailler avec la Ville de Montréal afin de nous assurer que l’implantation du règlement sur les pesticides soit basée sur les meilleures connaissances scientifiques et qu’il soit mis à jour au fur et à mesure que ces connaissances évoluent », a conclu la Dre Mylène Drouin.

Pour plus d’information sur le Règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides : cliquez ici