Dans un contexte où des milliers de personnes peinent à se trouver un logement, le chef de Projet Montréal, Luc Rabouin, annonce son intention de créer une taxe sur les logements vacants. Alors que certains propriétaires spéculateurs profitent du système en laissant leurs logements vacants afin de pouvoir augmenter les loyers ou dans l’espoir de faire des gains importants lors d’une revente d’immeubles, cette mesure dissuasive, appliquée dans la pleine mesure des pouvoirs de la Ville, vise à remettre sur le marché des centaines de logements habitables laissés vacants volontairement par des propriétaires spéculateurs
Cette approche s’inscrit en continuité avec la taxation des terrains vacants qui a été augmentée substantiellement lors du dernier budget comme mesure incitative au développement de ces terrains pour la construction de logements.
Une réponse concrète à une situation préoccupante
Cette proposition prend tout son sens devant les constats alarmants, notamment à Pointe-aux-Trembles où près de 200 logements demeurent vacants sur un total de 650 appartements dans les immeubles des 24e, 25e, 26e et 27e Avenues. Ces logements habitables et abordables, incluant des 4½ et 5½, restent inoccupés alors que des milliers de Montréalais peinent à se loger.
« Bien que la très grande majorité des propriétaires immobiliers agissent de bonne foi, entretiennent leurs immeubles et respectent leurs locataires, un petit nombre d’entre eux produit de grands dommages et profitent sans scrupule des lacunes du système en laissant délibérément des logements vacants », explique Luc Rabouin. « Ils le font pour pouvoir augmenter substantiellement les loyers ou pour revendre à gros prix en faisant miroiter des loyers beaucoup plus élevés. Dans un contexte où des milliers de personnes peinent à se trouver un logement, c’est totalement inacceptable, et nous devons mettre en place des mesures dissuasives face à ce phénomène, dans la pleine mesure des pouvoirs de la Ville. »
Un appel à la collaboration gouvernementale
Bien que déterminé à agir avec les moyens actuels, le chef de Projet Montréal réitère l’importance d’un registre national des loyers pour une application optimale de cette nouvelle réglementation à venir s’il est élu maire de Montréal.
« Un registre des loyers donnerait à la Ville les données nécessaires pour une application efficace de la réglementation » , explique Luc Rabouin. Il invite donc le gouvernement du Québec à collaborer sur cet enjeu crucial, mais n’attendra pas pour agir avec les outils actuellement à sa disposition.
Une approche pragmatique face à la crise
L’équipe de M. Rabouin ne se contentera pas de cette seule mesure. Elle utilisera tous les outils à sa disposition, incluant le droit de préemption déjà en vigueur, qui permet à la Ville d’égaler une promesse d’achat pour acquérir des immeubles. Le chef de Projet Montréal rappelle que cet outil à été utilisé par la Ville pour acquérir 31 immeubles (700 logements) dans le quartier Côte-des-Neiges dans la dernière année, une acquisition historique de 103M$.
En dernier recours et de manière exceptionnelle, Luc Rabouin envisage également d’utiliser les pouvoirs d’expropriation de la Ville afin de répondre aux besoins criants de la population de se loger.
La taxe sur les logements vacants permettrait de générer jusqu’à 10 millions de dollars de revenus pour Montréal selon le gouvernement du Québec, Le chef de Projet Montréal s’engage à ce que l’ensemble des revenus provenant de cette nouvelle taxe soit réinvestie dans des projets de logements hors marché.