Devant le cafouillage entourant les horaires de tarification du stationnement, Ensemble Montréal demande à l’administration de revenir sur sa décision afin de respecter l’instance du conseil municipal et ne pas créer de précédent. Le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, M. Aref Salem, et le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de développement économique, M. Julien Hénault-Ratelle, ont annoncé lors d’une conférence de presse lundi matin qu’ils demanderont lors du conseil municipal du 15 mai que le Règlement sur les tarifs soit amendé pour permettre le rétablissement de la tarification des horaires à celle de 2022.
« L’administration mériterait une contravention pour la façon dont elle gère les horaires de tarification du stationnement. Si elle voulait réellement consulter ses partenaires, elle l’aurait fait avant de voter pour le changement dans le budget. L’administration a beau dire qu’il s’agit d’un simple cafouillage, la réalité est qu’elle a essayé d’en passer une vite aux Montréalais. Son idée est déjà faite. Il lui reste juste à trouver comment l’imposer aux commerçants et aux arrondissements », a déclaré M. Salem.
Pour preuve, la demande de la SDC Montréal Centre-Ville de tenir un moratoire d’un an sur toutes les modifications des horaires de tarification au centre-ville n’a trouvé aucun écho auprès de l’administration, qui a plutôt décrété un moratoire de deux semaines. Devant la vague de mécontentement face à un si court délai, celui-ci se terminerait finalement à la fin de l’été.
Or, ces multiples changements de cap exercés en catimini posent de nombreux problèmes au point de vue de la transparence, de l’imputabilité et du respect des instances démocratiques et décisionnelles de la Ville de Montréal. Rappelons qu’un amendement a été adopté au conseil municipal du mois d’août afin que les arrondissements soient consultés avant toute modification tarifaire des bornes de stationnement. En ne respectant pas cette résolution du conseil municipal, Projet Montréal va à l’encontre de la démocratie municipale. Ensemble Montréal souligne également qu’un moratoire doit s’accompagner d’une durée, ce qui n’est pas le cas en ce moment.
« C’est la première fois qu’on voit un moratoire sans durée réelle à Montréal. C’est une façon non transparente de gouverner à la pièce. L’application d’un règlement ne peut pas et ne doit pas se faire à géométrie variable lorsque l’administration sent qu’elle a pris une mauvaise décision. C’est un dangereux précédent », déplore Julien Hénault-Ratelle.
Pour Ensemble Montréal, une seule décision s’impose si l’administration veut s’assurer de respecter à la fois ses partenaires et notre démocratie municipale : accepter d’amender le Règlement sur les tarifs pour rétablir la tarification du stationnement aux horaires d’antan.