Lors de sa séance générale du 6 juin dernier, le conseil de Saint-Laurent a mis à jour son règlement sur le stationnement durable datant de 2009 et déjà bonifié en 2015.
Cette nouvelle mouture prévoit des exigences rehaussées pour atteindre plusieurs objectifs du Plan d’urgence climatique 2021-2030 de Saint-Laurent : augmenter les espaces végétalisés, contribuer à la réduction des gaz à effet de serre, prévoir l’électrification des transports et réduire les îlots de chaleur urbains, notamment dans les milieux industriels.
Cette révision comporte également des adaptations particulières pour les aires Transit-oriented development (TOD) autour des cinq stations du Réseau express métropolitain (REM) prévues sur le territoire laurentien afin d’y optimiser l’utilisation du sol et d’encourager l’utilisation des transports actifs et collectifs.
« Notre règlement sur le stationnement durable lancé il y a près de 15 ans a été reconnu à plusieurs reprises par les experts comme étant avant-gardiste. Avec cette actualisation, nous demeurons à la pointe de l’innovation pour lutter contre les îlots de chaleur urbains dans un contexte de changements climatiques. Nous avons aussi adopté une approche globale permettant de concilier les enjeux économiques et de projets de construction ou de rénovation, avec l’indispensable réduction des gaz à effet de serre, tout en respectant les réalités propres à notre population et à nos entreprises. Ceci constitue un pas de plus pour accélérer la transition écologique », a déclaré, par voie de communiqué Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent
Détails
Avec la modification du règlement RCA08-08-0001 sur le zonage par le règlement RCA08-08-0001-161, Saint-Laurent relève, encore une fois, les exigences quant à la qualité de l’aménagement des aires de stationnement et diminue le nombre de cases aménagées, en tenant compte de la réalité laurentienne.
Changements pour les industries, commerces et services
Les normes d’aménagement et de verdissement s’appliqueront désormais aux espaces de stationnement de 15 cases et plus, alors qu’elles visaient ceux de 20 cases et plus jusqu’à présent.
Par ailleurs, la quantité d’ombre demandée passe désormais de 40 à 50 % et l’indice de réflectance solaire minimal est étendu à de nouvelles surfaces telles que les aires de chargement et de déchargement. De plus, la présence de fosses de plantation adéquates et proportionnelles aux dimensions des arbres, pour leur permettre la meilleure croissance possible, est prévue.
D’autres objectifs et critères relatifs à la transition écologique comme la gestion de l’eau et la protection de la biodiversité sont introduits à travers l’ajout d’un plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA).
Les ratios de cases de stationnement sont réduits selon le contexte propre à chaque usage. Le nombre de zones autorisant l’usage principal « stationnement extérieur » est restreint et mieux circonscrit.
Les commerces et services pourront choisir de végétaliser leur stationnement plutôt que d’aménager le minimum de cases de stationnement requis afin d’offrir une meilleure flexibilité aux entreprises tout en augmentant les superficies «vertes» sur le territoire.
Enfin, un plan de gestion des déplacements est désormais exigé à partir de 50 cases de stationnement au lieu du seuil précédent de 100. Cela permettra à un plus grand nombre d’entreprises de développer des modes de transport alternatifs à l’auto-solo et d’accélérer le transfert modal vers les transports actifs et collectifs.
À l’image des normes déjà en vigueur autour des stations de métro, l’exigence va encore plus loin dans les aires TOD aux alentours des cinq stations du REM prévues dans l’arrondissement. Ainsi, une réduction de 40 % du nombre de cases de stationnement permises a été introduite. Du stationnement intérieur sera également exigé dans les secteurs industriels et commerciaux des aires TOD, où la majorité des cases se trouvera en sous-sol.
Innovations pour le secteur résidentiel
Le stationnement ne sera plus permis en cour arrière pour les résidences unifamiliales, afin de réduire les superficies pavées, entre autres.
En outre, pour favoriser la fluidité du trafic, particulièrement sur les axes de transport collectif, le règlement réserve une ou deux cases de stationnement extérieur aux livraisons pour les habitations multifamiliales et prévoit l’intégration de toutes les autres cases à l’intérieur des bâtiments, incluant les cases pour visiteurs.
Plus de places pour les vélos
Les ratios de stationnement pour vélos ont été augmentés sur tout le territoire, notamment de 40 % dans les aires TOD, en s’appuyant sur les normes de Vélo Québec. Une nouvelle possibilité d’aménager des abris extérieurs pour les vélos a également été intégrée au règlement. Pour les industries et les commerces, des aménagements connexes comme des vestiaires ou des casiers seront également requis.
Favoriser les véhicules électriques
Le nouveau règlement prévoit un pourcentage minimal de bornes de recharge pour véhicules électriques ou hybrides dans tous les nouveaux projets et les réaménagements de stationnements.
Le ratio variera en fonction de l’usage : pour le résidentiel, 25 % des cases réservées aux visiteurs et 10 % des cases réservées aux résidents devront être munies de bornes, alors que, pour les entreprises et les commerces, ce ratio prévoit 10 % du nombre total de cases devant être muni de bornes pour un stationnement de moins 100 cases, puis 5 % pour l’excédent.
Poursuivre les objectifs de transition écologique
Cette révision s’inscrit dans le cadre du Plan d’urgence climatique 2021-2030 adopté en 2021 par Saint-Laurent, lequel vise la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % pour 2030, la protection de la biodiversité et la préparation aux changements climatiques. Elle intervient également au moment où Saint-Laurent entame une vaste révision du stationnement sur rue, notamment pour favoriser les solutions de rechange à l’auto-solo dans un contexte laurentien marqué par la prochaine arrivée du REM.
Elle répond enfin aux objectifs du Plan climat de la Ville de Montréal de 2020, lequel cible la carboneutralité d’ici 2050.
Liens connexes
Nouvelle réglementation de l’espace de stationnement : un outil pour un développement économique durable à Saint-Laurent (communiqué du 2 décembre 2009)