À quelques semaines du dépôt du budget, Ensemble Montréal dénonce la mauvaise gestion financière de l’administration Plante. Depuis son arrivée au pouvoir, au moins un milliard de dollars ont été assumés par les contribuables montréalais en dépassements de coûts dans différents grands projets. Ce gaspillage d’argent, exercé derrière des portes closes, ne peut plus perdurer selon l’Opposition officielle, qui demande une meilleure reddition de comptes et plus de transparence.
Une augmentation de 300 M$ pour le Centre de transport (CT) Bellechasse, 66,1 M$ pour la restauration de l’hôtel de ville, 350 M$ pour l’unité d’ozonation, 97,4 M$ pour les centres de traitement de matières organiques à Saint-Laurent et Montréal-Est et des dépenses de 100 M$ pour les technologies de l’information : voici quelques-unes des factures assumées par les Montréalais.es en raison du manque de rigueur et de planification de l’administration Plante. Des sommes qui continueront de grimper sachant qu’aucun de ces projets n’est encore terminé.
Si ces infrastructures sont essentielles à l’amélioration de la métropole, Ensemble Montréal déplore que les augmentations de coûts, qui atteignent parfois plus de 100% comme pour l’usine d’ozonation, soient approuvées sans aucune transparence et sans qu’un bilan public des dépenses réelles ne soit présenté. Dans la majorité des cas, il a fallu multiplier les plénières, les séances d’information, les demandes d’accès à l’information et la pression médiatique pour que les citoyen.n.e.s en soient avisés.
Ces explosions de coûts sont d’autant plus déplorables que plusieurs d’entre elles pourraient être évitées si l’administration faisait preuve de vision et rigueur budgétaire. Dans le dossier du CT Bellechasse par exemple, de simples études plus poussées avant de creuser le garage souterrain auraient permis de limiter les dégâts financiers. La situation est similaire dans le domaine des technologies de l’information où, après avoir passé de Lotus Notes à Google en 2019, Projet Montréal a finalement décidé de migrer vers Microsoft. Une dépense de 50 M$ à laquelle s’ajouteront des sommes considérables pour former les employés à ce troisième système informatique en cinq ans. Ceci alors que l’Opposition officielle l’avait initialement avisé que Google n’était pas adapté au fonctionnement de la Ville de Montréal.
Pour Ensemble Montréal, une meilleure reddition de comptes et un bilan public des dépenses réelles s’imposent afin que cette perte de contrôle ne compromette des projets essentiels pour les générations actuelles et futures. D’autant plus que ceux-ci doivent déjà porter sur leurs épaules une dette brute importante de 11,6 G$, soit une hausse de 20% depuis l’arrivée au pouvoir de Projet Montréal.
« Il y a un manque d’imputabilité et de transparence de la part de l’administration dans la gestion des dépenses et c’est inacceptable en 2022 à l’aube d’une récession. Les Montréalaises et Montréalaises ont le droit de savoir où est investi chaque dollar, surtout quand les taxes augmentent », a déclaré le chef de l’Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal, Aref Salem.
« Le fait que Projet Montréal se soit pris pour des urbanistes et des architectes en herbe dans le dossier du Centre de transport Bellechasse aura eu pour conséquence de faire grimper la facture à 600 M$ à ce jour. Ce n’est pas normal, et c’est encore moins normal qu’on apprenne ces explosions de coûts par les médias », a souligné Christine Black, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de transports.
« L’administration parle de faire de la métropole une ville du 21e siècle. Mais les contribuables montréalais assument des dizaines de millions de dollars pour des systèmes informatiques archaïques à deux vitesses, des retards et un manque de planification. Les coûts explosent et personne ne semble responsable », a déploré Abdelhaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de technologies de l’information.
« Depuis quelques années, c’est le même film qui joue en boucle pour raconter l’histoire de la future usine d’ozonation: celui des augmentations de coûts. Initialement prévu pour 210 M$, le coût du projet se situe aujourd’hui entre 700 et 800 M$ et d’autres appels d’offres sont en cours. Malheureusement, ce sont les citoyennes et citoyens qui paient les frais de ce mauvais scénario », a expliqué Alan DeSousa, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de finances et d’infrastructures.