Bilan de mi-mandat de Projet Montréal – Une promesse phare et des services dans le rouge

Courtoisie. Aref Salem

Alors que l’heure est au bilan de mi-mandat, Ensemble Montréal rappelle à l’ordre Projet Montréal quant à la réalisation de sa promesse phare de la dernière campagne électorale : s’attaquer à la crise du logement. Bien que tous les indicateurs soient au rouge en matière d’habitation, l’administration Plante s’entête à foncer dans un mur avec des politiques publiques qui ne conviennent pas à la réalité actuelle du marché. 

Le Règlement pour une métropole mixte, l’un des plus importants leviers à la concrétisation de sa promesse d’offrir 60 000 nouveaux logements sur 10 ans, n’a donné naissance qu’à un seul projet de 86 logements sociaux en deux ans et aucun logement abordable n’a été construit. Les données disponibles portent à croire que l’ensemble des développeurs immobiliers ayant conclu une entente dans le cadre de ce règlement ont préféré payer la contribution financière. La modification que souhaite y apporter l’administration risque d’empirer la situation : demander aux développeurs immobiliers de payer davantage risque d’accélérer leur exode et de signer l’arrêt de mort des mises en chantier, qui subissent déjà une baisse historique de plus de 50 % sur l’île de Montréal, alors qu’elles sont en hausse dans les autres grandes villes canadiennes.

De plus, malgré ses engagements avec la création du Chantier Montréal abordable et la Cellule facilitatrice, l’administration Plante ne s’est toujours pas emparée des outils à sa disposition qui permettraient aux développeurs d’augmenter rapidement l’offre, notamment en accélérant l’octroi de permis. Au contraire, depuis son arrivée en poste, les délais de délivrance de permis de construction et de transformation ont augmenté de 34 % en moyenne (2018). Dans Ville-Marie par exemple, ils sont passés de moins de 50 jours en 2018 à 150 en date d’aujourd’hui. La patience est également de mise dans les dossiers de l’Îlot Voyageur, de Bridge-Bonaventure, de l’Hippodrome et de l’Est de Montréal, qui voient leur développement stagner.

Par ailleurs, la promesse de « limiter les flips immobiliers » se fait toujours attendre. L’administration Plante s’était pourtant engagée à obtenir du gouvernement provincial le pouvoir de moduler le droit de mutation (taxe de bienvenue) en fonction de la durée de propriété d’une résidence. C’est sans compter les 300 nouvelles unités avec soutien communautaire qui devaient être développées chaque année pour soutenir les personnes en situation d’itinérance, en vain. 

Si Projet Montréal s’entend avec les experts pour dire que la densification est une solution pour augmenter l’offre, ses actions sur le terrain sont plutôt contradictoires. Le projet du Square Children représentait une opportunité en ce sens, mais l’administration Plante a décidé de bloquer la création de près de 200 logements sociaux, malgré l’avis de l’Office de consultation publique de Montréal.Des taxes en hausse, des services en baisse

Rappelons que l’an dernier, l’administration de Projet Montréal a imposé la plus forte hausse de taxes depuis la dernière décennie, en plus d’augmenter les dépenses de plus d’un milliard de dollars depuis son arrivée au pouvoir. Or, les citoyens n’ont pas l’impression d’en avoir pour leur argent : ils n’ont ni de meilleurs ni plus de services municipaux. Par exemple, l’administration Plante tarde à bonifier l’offre de poubelles fermées dans les lieux achalandés et à déployer un plan de lutte contre les rats, en dépit des enjeux flagrants. Elle réduit même le service aux citoyens dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, avec l’espacement de la collecte des ordures. C’est sans compter :

  • Les coupes de services à la Société de transport de Montréal, qui affectent les déplacements quotidiens de dizaines de milliers de Montréalais.es;
  • Les pratiques de déneigement qui ne sont toujours pas revues, malgré la répétition des enjeux d’accessibilité universelle comme en témoignent les milliers de chutes recensées dans les dernières années;
  • La mauvaise coordination de chantiers qui donne encore autant de maux de tête aux citoyen.nes malgré la promesse de créer une « révolution » en la matière; 
  • La difficulté de répondre aux besoins de tous en matière de sécurité publique, à moins de payer cher en temps supplémentaire, puisque l’administration a tardé à remédier au manque flagrant d’effectifs policiers.

« Le sens des priorités n’existe plus à Montréal. Les citoyens ont de plus en plus de difficulté à se loger et à se déplacer, été comme hiver. Nos quartiers sont de plus en plus marqués par la malpropreté et l’insécurité. Pendant ce temps, on apprend tous les mois des explosions de coûts, car Projet Montréal a complètement perdu le contrôle et la notion du mot responsable. Le constat est clair : l’administration doit revenir à la base et offrir des services de proximité efficaces aux citoyen.nes  », déclare le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, Aref Salem.