Le SPVM accueille le 2e rapport des chercheurs indépendants

Courtoisie du Service de police de la Ville de Montréal

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rend public aujourd’hui le second rapport des chercheurs intitulé « Interpellations policières et profilage racial ».

Rappelons qu’à la suite de la remise, en octobre 2019, du rapport « Les interpellations policières à la lumière des identités racisées des personnes interpellées », qui portait sur l’analyse des données d’interpellations policières entre 2014 et 2017, le SPVM avait été le premier corps policier québécois à se doter d’une Politique sur l’interpellation policière, en mars 2021. Le second mandat octroyé aux chercheurs par le Service s’inscrivait dans sa volonté d’améliorer ses pratiques.

Le SPVM accueille ce second rapport avec ouverture et humilité. Il apporte un éclairage sur la pratique de l’interpellation policière et contribue très certainement à notre réflexion sur la question. Selon les chercheurs, pour l’année 2021, les Autochtones ont 6 fois plus de chances d’être interpellés que les Blancs; les populations noires, 3,5 fois, et arabes, 2,5 fois. Le SPVM a déjà engagé plusieurs démarches pour améliorer la pratique de l’interpellation et entend accélérer le pas en ce sens. Plusieurs des propositions amenées par les chercheurs sont déjà en place, d’autres sont en cours de réalisation et certaines autres seront travaillées dans un avenir rapproché.

L’entrée en vigueur de la Politique sur l’interpellation policière du SPVM en 2021, la mise en place d’une équipe de coachs en interpellation et l’instauration de mécanismes de contextualisation des interpellations illustrent la volonté du SPVM à apporter des changements à ses pratiques d’interpellation. Changer une culture organisationnelle et des façons de faire demande du temps. 

« Est-ce que j’allais aujourd’hui annoncer un moratoire sur les interpellations? La réponse est non. Je ne veux pas annoncer une mesure symbolique, je veux résoudre le problème. Nous allons donc maintenir cette pratique et nous assurer qu’elle soit respectueuse des droits et libertés de toutes les populations. Je reconnais que la situation n’est pas parfaite et qu’il peut y avoir des biais qui influencent nos pratiques, mais j’insiste : mes policiers et policières sur le terrain ne sont pas racistes. Toutefois, je reconnais qu’il existe du racisme systémique. Il y a encore du travail à faire et nous le ferons. Le lien de confiance avec la population et la légitimité de notre travail en dépendent. », de mentionnermonsieur Dagher.

L’obligation du SPVM en tant qu’organisation est de s’assurer que les policiers et les policières puissent mener à bien leur mission qui est de prévenir et de réprimer le crime, de protéger la vie et les biens des citoyennes et citoyens, de maintenir la paix et la sécurité publique et de faire respecter les lois et règlements en vigueur afin que les citoyens soient et se sentent en sécurité dans leur milieu de vie. Rappelons que l’interpellation policière vise différents objectifs en lien avec la mission policière : assister une personne dans le besoin; prévenir les incivilités; prévenir le crime ou les infractions aux lois ou aux règlements; collecter des informations s’inscrivant dans la mission du SPVM; identifier une personne recherchée (mandat, disparition).

Différentes mesures ont été prises dans le cadre de ce changement culturel déjà amorcé. Celles-ci visent, entre autres, à rendre les effectifs plus hétérogènes avec, notamment, le programme AEC diversité policière élargi (diversité et profil social); former les membres du SPVM sur les notions de racisme, racisme systémique et profilage racial et réduire les pratiques qui participent à accroître les discriminations et à diversifier la hiérarchie de l’organisation.

Par ailleurs, le SPVM s’engage à continuer à faire évoluer sa Politique sur l’interpellation policière ainsi que les différentes initiatives en œuvre tout en travaillant sur de nouvelles mesures.  Entre autres, il entend :

·       Bonifier et mettre à jour la politique sur l’interpellation policière pour favoriser une meilleure compréhension des concepts et mieux circonscrire les situations dans lesquelles l’interpellation peut être effectuée; 

·       Rendre l’équipe des coachs en interpellation pérenne et lui confier un mandat d’accompagnement et de formation du personnel policier;

·       Organiser des activités de rapprochement afin de s’enquérir des préoccupations et des attentes des groupes racisés ou autochtones de même que du reste de la population à l’égard de la pratique de l’interpellation policière.

« C’est un travail qui sera long et difficile. De plus, nous devrons travailler tous ensemble, nous, les partenaires et toute la société, sans quoi nous n’avons aucune chance de réussir.», de conclure le directeur Dagher.

Pour consulter le rapport : https://spvm.qc.ca/upload/02/Rapport_final_2e_mandat.pdf